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Œuvre d’Olindo Gratton: la statue «perdue» et retrouvée de Saint-Joseph

La statue de Saint-Joseph, œuvre de Joseph-Olindo Gratton et Philippe Laperle, telle qu’elle apparaît dans le livre «Olindo Gratton, 1855-1941 – Religion et Sculpture» (Fides, 1989), de Bernard Mulaire.

Œuvre d’Olindo Gratton: la statue «perdue» et retrouvée de Saint-Joseph

Publié le 11/01/2018

Mettons bien les choses entre guillemets puisqu’il ne suffit pas qu’un objet ne soit plus visible pour qu’on en vienne obligatoirement à la conclusion qu’il n’existe plus. Toujours est-il que la Société d’histoire et de généalogie des Mille-Îles (SHGMI) a retracé, il y a quelques mois, la statue de Saint-Joseph initialement installée à l’intérieur de l’oratoire Saint-Joseph du Collège Lionel-Groulx, en 1888.

Non, la statue ne s’empoussiérait pas dans quelque entrepôt humide et sombre, comme il arrive parfois à certains objets patrimoniaux. Mieux, elle a été conservée comme il se doit et fait partie, depuis 1987, de la collection Jean-Marie Gauvreau du Musée des Maîtres et Artisans du Québec (MMAQ), à Saint-Laurent.

Cette statue en bois peint, filet doré (145 x 37 x 24 cm), est l’œuvre conjointe du sculpteur thérésien Joseph-Olindo Gratton (1855-1941) et de son collègue Philippe Laperle (1860-1934), qui fréquentaient tous deux l’atelier montréalais de Louis-Philippe Hébert (1850-1917). Elle représente donc Saint Joseph, appuyé sur sa hache, un outil qui symbolise la reconstruction du Petit Séminaire incendié en 1881, peut-on lire dans le catalogue du musée.

On y apprend que l’œuvre a été confiée, vers 1960, à l’Institut des arts appliqués de Montréal, une institution qui avait auparavant porté le nom d’École du Meuble, théâtre d’événement importants de notre histoire culturelle. Qu’on pense aux artistes prestigieux qui l’ont fréquentée (Pellan et Borduas, notamment), dont plusieurs furent associés à la publication du manifeste Refus global, en 1948.

Vers un rapatriement ?

«Pour quelle raison la statue a-t-elle été déplacée? Ça, on ne le sait pas. Au moins, on sait qu’elle est entre bonnes mains», convient Pierre Leclerc, qui n’en estime pas moins que sa véritable place est à Sainte-Thérèse. Il indique avoir amorcé une démarche auprès des autorités du MMAQ, dans le but de s’enquérir de la faisabilité d’un éventuel rapatriement. Serait-on ouvert à la chose, au MMAQ? Ce serait compliqué, mais pas impossible, lui a-t-on répondu, en substance.

Pour Pierre Leclerc, il serait logique, à toutes fins pratiques, que le Collège Lionel-Groulx soit aussi le maître d’œuvre d’un tel rapatriement. L’institution thérésienne, qui possède déjà quelques sculptures de Joseph-Olindo Gratton, est-elle intéressée? «Nous venons presque de l’apprendre, c’est donc dire que ça ne fait pas encore partie des discussions. Il est certain que nous accordons beaucoup d’importance à notre patrimoine, mais comme nous ne connaissons pas encore le dossier, c’est impossible de se prononcer pour le moment», de répondre Julie Loyer, coordonnatrice des communications au Collège Lionel-Groulx.