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Martin Goyette: le jazzman d’une autre époque

Martin Goyette

Martin Goyette: le jazzman d’une autre époque

Publié le 16/04/2013

Robert Johnson, Gary Davis, B.B. King, Louis Armstrong: ces icônes du blues et du jazz afro-américain ont si bien marqué le chanteur et musicien Martin Goyette qu’il entend bien les faire découvrir aux spectateurs qui viendront l’écouter à l’église Notre-Dame-de-Fatima de Boisbriand le 21 avril, à 15 h, dans le cadre des Premiers Rendez-vous.

«Ce n’est pas un style grand public», prévient l’artiste. Il faut quand même apprécier un peu les précurseurs du jazz.

L’invitation de la Ville de Boisbriand est arrivée à point pour l’artiste montréalais de 35 ans. Celui-ci vient de lancer l’album Sweet Warm Jelly, dans lequel il reprend de vieux classiques des décennies 1930 et 1940, alors que le jazz était davantage imprégné de la culture noire. Ses musiciens, tout comme ses interprètes, ont su donner ses lettres de noblesse à ce style de musique chargé d’émotions et devenu au fil du temps plus cérébral.

La languissante douleur qu’il a perçue en écoutant ces pièces de vieux blues a rapidement accroché Martin Goyette. «Il n’y a pas beaucoup de musique qui dégage autant d’émotions que ce style-là, où l’on sent la douleur. Même du bonheur», confie le musicien en entrevue.

Un style musical qui, bien qu’il semble facile, ne peut être joué par n’importe quel musicien, pense Martin Goyette. «Il faut pratiquer énormément. Il faut que ça vienne te chercher, car les émotions sont très présentes», signale celui qui aime bien siffloter dans son harmonica, l’instrument qu’il traîne sur toutes les scènes depuis 15 ans: «L’harmonica, c’est une proximité avec moi-même. L’harmonica crée une émotion qui se rapproche de la voix, du chant.»

Chez les musiciens de blues, c’était aussi un instrument fort populaire puisqu’il était facile de se le procurer, fait remarquer le chanteur et musicien Goyette.

Trois autres musiciens aussi passionnés que lui par ce jazz d’une autre époque l’accompagneront sur la petite scène de l’église: Brian Johnson, au piano, Jarrod Atkinson, à la contrebasse, et Tytus Zurawski, à la guitare.

L’album que le quatuor fera découvrir, le 21 avril, n’est pas un hommage, prévient Martin Goyette. «On l’a fait pour se faire plaisir, mais aussi pour me faire connaître, pour donner un avant-goût de celui qui sortira en 2014», affirme celui qui se promène de scène en scène depuis une dizaine d’années.

Car l’artiste compte bien lancer un album original l’an prochain. Écrit et composé par le quatuor actuel, ce premier album soul intégrera quatre musiciens supplémentaires. L’influence du vieux jazz y sera présente, promet Martin Goyette.

D’ici là, il sera bien occupé par sa tournée des festivals de blues et de jazz dans différentes régions. Son nom sera même inscrit dans la programmation 2013 du Festival international de jazz de Montréal.

On dit de Martin Goyette qu’il possède une voix rauque et enveloppante, qu’il peut se permettre des chants éraillés et puissants.

Récemment, il s’est produit en première partie du concert de Bernard Adamus, au Festival Sherblues, et aussi en première partie du prince de la soul et du funk, Lee Fields. Deux fois par mois, il occupe la scène du Divan Orange, un endroit bien connu des amateurs de musique montréalais.