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Louise ONE Lajeunesse: un moment à peindre

Louise ONE Lajeunesse dans son atelier.

Louise ONE Lajeunesse: un moment à peindre

Publié le 16/12/2015


Carpe diem : ça vous dit quelque chose? Le mot d’Horace repris par Ronsard et tous les néo-poètes de la blogosphère colle parfaitement à Louise ONE Lajeunesse, cette artiste-peintre qui cueille le jour à profusion et fige désormais l’instant sur de grands canevas depuis qu’elle a tout balancé, il y a quelques années, quittant son bureau de fonctionnaire pour s’installer dans son atelier de Pointe-Calumet.

La crise de la quarantaine, en fait. Assortie d’une question pointue: être pour faire ou faire pour être? Plutôt que de poursuivre son ascension de vingt années dans la fonction publique fédérale (salaire, vacances, fonds de pension et promotion), elle a choisi la seconde option. «Lâcher prise, c’est laisser les choses être ce qu’elles sont. Ne pas savoir ce qui arrivera est très libérateur», exprime celle qui, à défaut de vivre de son art (pas pour le moment, en tout cas), gagne sa croûte comme réflexologue et thérapeute en relation d’aide.

Dans sa grande maison qu’elle a dessinée et construite de ses propres mains (elle est très habile), il y a des tableaux sur tous les murs, y compris de l’autre bord, dans le garage-atelier (une empilade, dans ce cas), où elle a développé et peaufiné sa technique avant même de montrer le moindre bout de tableau à quiconque.

Sa production principale place l’humain au centre de l’univers et donne des tableaux de grande dimension sur lesquels apparaissent des individus (des portraits en pied, la plupart du temps) au visage connu (Morrison, Dali, Lennon, notamment) ou non, le but de l’exercice étant de saisir l’énergie propre, pour ne pas dire l’âme de chacun.

Construire le tableau

Chaque tableau aura été préalablement «construit» ou sculpté sur la toile à l’aide de sable dont elle se sert pour façonner son sujet. Une fois qu’elle est satisfaite du résultat, elle en trace l’esquisse à même le sable, redresse le canevas pour le délester de cette matière et commence à peindre. Elle applique alors la couleur (elle peint à l’huile) en déposant son pinceau sur la toile, sans jamais le faire glisser, le visage pratiquement collé sur la surface, à la recherche de la texture, de la nuance voulues. Cette technique, qui s’inspire du pointillisme et du divisionnisme, tout en rappelant aussi le vitrail, elle a mis quatre ans à la développer. Elle l’appelle One by One, d’où cette particule qui s’est ajoutée à son nom.

Chacun des êtres ainsi représentés, nus pour la plupart, se trouve dans un moment de calme et de sérénité, de plénitude. «Je cherche le positivisme et l’espoir dans tout, dans le moment présent, dans l’état de non-pensée», indique l’artiste pour qui cette démarche est beaucoup plus intuitive qu’intellectuelle. C’est toujours l’énergie, en fait, cette chose abstraite, qui se veut le moteur de son inspiration. Et préférablement celle qui est transmise par un modèle vivant, bien qu’elle doive parfois se contenter d’une photographie.

Explosion

Récemment, parce qu’elle était à la recherche d’un médium qui se distinguerait par sa brillance, elle a expérimenté la peinture époxy avec des résultats suffisamment concluants pour générer une collection parallèle appelée Explosion et constituée d’au moins 55 tableaux qu’elle a présentés il y a quelques jours dans le cadre d’une exposition tenue à son domicile.

Pour ces tableaux, elle applique une matière généreuse sur la surface plane du canevas qu’elle remue ensuite jusqu’à obtenir l’effet désiré. Le tout s’inscrit dans une recherche formelle qui laisse peu de place au hasard puisque le tableau existe déjà dans sa tête avant l’exécution. Il en résulte des paysages terrestres vus en plongée, de même que des fonds marins, des œuvres bouillonnantes et lumineuses qu’elle compare à des bijoux qu’on accrocherait aux murs.

Une exposition en février?

Depuis qu’elle a décidé de montrer ses œuvres au grand public, en novembre 2014, Louise ONE Lajeunesse a tenu trois expositions chez elle (c’est encore plus grand que la majorité des salles d’exposition), en plus d’avoir été sélectionnée, en avril dernier, pour l’événement Artexpo, à New-York. Elle prévoit en tenir une autre en février, une exposition qui sera consacrée à sa production principale.

Elle préfère gérer elle-même ses affaires, plutôt que d’être attachée à une galerie. Plus est, elle fait elle-même la livraison et se charge de l’installation du tableau dont vous ferez l’acquisition. Pour en savoir davantage sur l’artiste, visitez le [www.onelajeunesse.com].