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Les Rétronomes Et Le Bénévolat Musical

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Les Rétronomes Et Le Bénévolat Musical

Les Rétronomes et le bénévolat musical

Publié le 03/09/2017

Chaque fois qu’on les appelle, et si l’horaire le permet, Pierre Véronneau, Marc Jean et Robert Albenese transportent leurs instruments et vont semer le bonheur dans les résidences pour personnes âgées ou les CHSLD. Ils répondent au nom des Rétronomes et font ça bénévolement.

«En fait, on demande des frais minimes pour le transport» , précise Pierre Véronneau, chanteur du groupe et résidant de Saint-Eustache, qui raconte que ce projet est pratiquement né d’une affirmation lancée à la blague au début des années 1980, alors qu’il sévissait au sein du groupe punk montréalais The Wipers: «Un jour, dans un centre pour personnes âgées, quelqu’un va se lever, un mononcle ou une matante, pour dire: hey, le comique, si tu nous fais une autre toune de Michel Louvain, tu vas le regretter!» (Pour l’anecdote, relevez que le bassiste du groupe, à l’époque, était un jeunot de 16 ans du nom de Patrick Bourgeois, devenu par la suite la voix et l’âme des B.B.)

Cette blague atteignait évidemment sa cible, à l’époque, et le temps faisant son œuvre, Pierre Véronneau s’est dit, il y a trois ans, qu’il était sans doute rendu là (chanter pour les personnes âgées). Il a rapidement trouvé deux musiciens, le claviériste Marc Jean (frère de François, ex-batteur des B.B.) et le guitariste Robert Albenese, que Véronneau décrit comme un véritable virtuose, quelqu’un qui est capable de jouer la partie solo et l’accompagnement en même temps. Autre anecdote: Marc Jean a fait un bout de carrière en solo, sous le nom de Marc Javelin, dans les années 1990, et s’est notamment fait remarquer pour sa relecture pop-rock de La légende du cheval blanc, une chanson de Claude Léveillée. Il a aussi composé pour Marie Carmen et Éric Lapointe.

Tout ça pour dire qu’on a affaire à des pros, des gars qui travaillent comme monsieur et madame Tout-le-Monde et qui ont encore la piqûre de la musique et de la scène. Avec Les Rétronomes, ils ont monté un répertoire rétro, des chansons d’Oscar Thiffault, de la Bolduc de la Famille Soucy et autres Raftmen, des pièces qu’on n’entend plus, mais qui sont restées dans l’imaginaire et qui ont contribué à façonner le Québec chanté. On touche aussi à Bruce et Les Sultans, Beau Dommage, Serge Reggiani, les Beatles et Elvis … mais pas Michel Louvain!

«Ce sont toutes des chansons qui font du bien» , résume Pierre Véronneau, qui raconte avec émotion l’effet manifeste qu’elles opèrent sur leur auditoire. Au-delà des sourires et de la participation chorale, il raconte qu’elles ont une fois sorti de sa bulle un monsieur qui restait toujours immobile et qui ne parlait à personne. «On jouait et, tout d’un coup, on a entendu les gens s’exclamer: monsieur Gagnon est debout! Il voulait danser!» raconte Pierre Véronneau. Et le phénomène s’est répété, quand le chanteur a eu l’idée, un jour, de mettre une tambourine entre les mains d’un homme à l’air tout aussi absent que le premier. «Son œil s’est allumé et, au beau milieu du concert, il s’est levé pour inviter à danser une autre dame qui souffrait d’Alzheimer» , relate-t-il, visiblement touché.

À proprement parler, le répertoire des Rétronomes contient environ 80 chansons (qu’ils aiment unanimement, c’est un prérequis), ce qui permet de s’adapter aux lieux et aux différents publics. «Il y en a pour tous les goûts: les bénéficiaires, le personnel et aussi les enfants, quand il y en a» , indique le chanteur. «Et on fait ça pour donner du bonheur aux gens» , dit-il.

Pour vérifier la disponibilité du groupe, il suffit de contacter Pierre Véronneau au 514 604-3433.