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Les Morissette: divertissant, sans plus

Les Morissette: divertissant, sans plus

Publié le 11/07/2014

C’était soir de première pour le couple Cloutier/Morissette, le jeudi 3 juillet dernier, au Théâtre Lionel-Groulx. Une soirée qui n’est pas passée inaperçue, à preuve la salle comble jusqu’au balcon.

De toute évidence, les fans, amis Facebook et autres médias sociaux de Véro étaient au rendez-vous, conquis d’avance, peu importe la direction du spectacle. Et ils sont demeurés fidèles jusqu’à la fin, exprimant leur contentement à coup de rires et d’applaudissements.

Entre l’arrivée des spectateurs et leur départ, près de deux heures plus tard, beaucoup de divertissement. Avec pour fil conducteur, la popularité légendaire de Véro, ses 200 000 amis Facebook et autant d’abonnés Twitter. «On le sait, Véro, c’est un aimant à matantes», dira son amoureux et complice sur scène, Louis Morissette.

La soirée sera d’ailleurs ponctuée de ces petites phrases assassines qui mettront en relief la rivalité qui existe au sein du couple, et qu’on s’amusera à mousser en concours de popularité. Tout y passe, leurs enfants, leur vie intime, ses succès à elle, ses déboires à lui, l’omniprésence des réseaux sociaux dans leur quotidien, leurs joutes verbales.

Lui: «T’es juste une germaine avec du linge à la mode». Elle: «Je m’associe à toi pour que tu puisses faire de l’humour devant une salle pleine». Des vacheries lancées sans filtre, ni retenue, qui deviennent autant de prétextes à partager avec le public. Dommage qu’on étire la sauce jusqu’à plus faim du tout.

Des bons, et moins bons moments

Les Morissette, c’est 90 minutes de stand up qui se veulent comique, avec tout ce qu’un spectacle peut comporter de bons coups et de moins bons coups. Parmi les bons moments, on retiendra celui consacré aux comédies musicales (Morissette se révèle excellent dans sa parodie de All that jazz) et ses imitations bien senties (des «évocations», nuance-t-il). Si Véro s’exécute avec des «évocations» plutôt bien réussies, entre autres, celles de Micheline Lanctôt, Guy A. Lepage et Danièle Henkel, celles de Morissette sont étonnantes de justesse; on pense à son Lucien Bouchard, notamment et à son Denis Lévesque.

Autrement, le spectacle s’est révélé inégal à bien des égards, avec des portions inutilement longues, sinon carrément inintéressantes, comme cette chaotique histoire de Manon, à Punta Cana, ou encore cette incursion à la maison pour voir les enfants du couple avec leurs gardiennes… Jean-François Mercier, les Denis Drolet, François Bellefeuille et Éric Lapointe.

On ne retiendra pas non plus ce numéro portant sur le sexe, inutilement vulgaire et combien prévisible qui mènera d’ailleurs Véro à sortir de la scène… pour mieux revenir, vêtue d’une robe en paillette, pour le numéro final. Dommage que ce numéro ait aussi été le seul où Véro laisse enfin sortir son véritable talent: les variétés.

Le spectacle Les Morissette est présenté à Sainte-Thérèse tout le mois de juillet, et un peu partout à travers la province, jusqu’en décembre 2015.