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Les Mondes parallèles, d’Isabelle Robert

Les Mondes parallèles, d’Isabelle Robert

Publié le 24/03/2009

C’est toujours rassurant de voir les gens tenir leurs promesses et encore plus stimulant de constater qu’ils ont même surpassé nos attentes.

Voilà le constat que nous faisions en recevant le disque d’Isabelle Robert, une auteure, compositrice et interprète qui se distinguait nettement à l’époque où elle étudiait le piano et le théâtre, à la Polyvalente Sainte-Thérèse.
À 15 ans donc, l’adolescente apparaissait tel un talent brut animé d’un caractère fougueux. Mais, par-delà le talent, il y a toujours eu une vive intelligence et son cheminement amène aujourd’hui la jeune femme à un niveau d’excellence qui justifie l’introduction de ce texte.

Ce parcours artistique s’est ensuite poursuivi au collège Lionel-Groulx, au fil d’un DEC en chant populaire, quoique la musicienne ait aussi fait ses classes au Festival international de la chanson de Granby, où elle fut demi-finaliste, puis au concours Star Académie, qui la plaçait deux fois parmi les cinquante finalistes.
«Mais c’est ma collaboration avec le Cirque du Soleil qui a été la plus valorisante», se remémore-t-elle. Quoique c’est suite à son passage au Festival de Granby que l’écriture s’est mise en marche, avec l’obligation qu’elle se donnait d’écrire une chanson par semaine pendant un mois, pour finalement y puiser les treize pièces de son premier et, disons-le simplement, excellent disque intitulé Mondes parallèles. Rassurons tout de suite les superstitieux, il y en a une quatorzième cachée.

Son écriture est syntagmatique et, sur la pièce titre Mondes parallèles, elle précise justement: «je ne fais plus que chanter, maintenant je parle». Et sur Je m’aime toi aussi le piano, lui aussi, se met à parler.

Mais ne croyez surtout pas que c’est par manque de puissance et de justesse dans la voix, parce que la chanteuse est éminemment juste (son surnom est d’ailleurs Madame Oreille) et la voix s’avère particulièrement puissante. En fait, c’est parce que la diction est d’une grande clarté et que le piano, qui procède de la même inspiration, appuie la phrase en marquant les phonèmes avec des accents très jazz. Tous les styles lui semblent d’ailleurs accessibles, notamment avec Un trou dans ta mémoire qui flirte avec le gros blues organique.

Une anecdote peut devenir chanson dans son univers, notamment avec Café des prises de conscience et la caféine provoque d’autres chansons très entraînantes dans CafféinHommane et Lait à L’orange. Il y a donc une signature dans les textes comme sur les partitions et rares sont les produits aussi solides qui nous arrivent de main en main, sans être sous contrat avec un producteur.

Le caractère intimiste de ses textes, pour paraphraser l’auteure, laisse transparaître une grande honnêteté et l’on remarque que la musique et les mots procèdent d’une même naissance qui leur confère une grande profondeur.

Qui plus est, Isabelle est parfaitement bilingue, ce qui résulte en la très belle balade anglophone intitulée Broken bridge, broken man.

Ce disque tout chaud est disponible à la Coop du collège Lionel-Groulx. Bien sûr, vous encourageriez une jeune artiste pleine de promesses, mais vous vous feriez en même temps un beau petit plaisir, que l’on écoute et réécoute avec un engouement grandissant.