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Les Jaunes existent!

La productrice de la série Les Jaunes

Les Jaunes existent!

Publié le 02/08/2013

Nous vous avions déjà présenté la productrice Katerine Lefrançois et le réalisateur Rémi Fréchette, tous deux de jeunes diplômés en cinéma, lesquels nous promettaient une série en web épisodes autogérée, intitulée Les Jaunes.

Or, voilà que la bibitte promise a surgi sur TOU.TV, avec les quatre premiers épisodes de deux séries en ligne.

Si nous nous permettons une présentation quelque peu moqueuse, c’est que l’intrigue qui sévit dans Les Jaunes épouse la forme des films de série B, à partir de la musique et surtout dans le jeu affecté des comédiens et jusque dans ce village damné, où Tom et Mia devront résister à l’invasion d’un alien bouffeur de cerveau.

Eh oui!, on est chez les zombies dans ce petit village de Fort Vince, mieux connu dans la réalité sous le nom de Sutton, là où la jeune productrice a réuni une soixantaine de comédiens et autant de figurants, encadrés par le même nombre de techniciens avec un maigre budget de 6 000 $.

Le tournage est passé par chez nous comme dans une douzaine d’autres villes au cours de l’été dernier et le comédien Christian Perreault se remémorait avec étonnement sa première journée sur le plateau des Jaunes.

Moi qui pensais tourner à trois ou quatre de manière un peu genre Kino, s’en amuse‑t‑il encore, toute la rue était barrée et on avait des camions de l’armée avec tout le matériel nécessaire pour une grande scène d’action.

L’épicerie IGA de Sutton s’est aussi gracieusement prêtée aux tournages nocturnes et l’on sent que les musiciens se sont follement amusés à donner des coups d’archet pour annoncer l’arrivée imminente de la bibitte, comme ils ont dû rigoler en suivant les pas du héros à la contrebasse. C’est signé Hugo Mayrand et exécuté avec un excellent orchestre.

Les dialogues sont en langue vernaculaire québécoise très rurale avec des sacres et l’étrangeté de ce huis clos dans un supermarché recoupe tous les clichés du genre, avec le sempiternel triangle amoureux avec la belle, le bon p’tit gars et un méchant garnement armé d’un fusil.

Il ne s’agit pas d’une comédie mais d’une satire de genre servie par une musique écrite pour Hitchcock, mais arrangée par le gars des studios Disney. On passe de Daffy Duck à The Birds en épousant la drôlerie au cœur du drame et la petite ligne d’introduction est absolument irrésistible.

L’intrigue débute en 1944 avec l’incontournable expérimentation nazie et la boîte que l’on ouvrira dans l’arrière-boutique du marché de Fort Vince répandra sa malédiction, en laissant des morts‑vivants jaunes sur son passage dans tout le petit village champêtre.

C’est un long‑métrage en 11 épisodes de huit minutes chacun, résume la productrice, soulignant la contribution de David Émond-Ferrat au scénario et de Pascal Plante à la production.

Pour achever de vous convaincre, sachez que Micheline Lanctôt et Rémi Fréchette se donnaient la réplique bénévolement, dans l’un des vingt et un jours de tournage, pour camper des politiciens devant décider du sort de la population.

Il y a beaucoup de bonne volonté dans ce film et elle cimente la représentation qui s’avère tout à fait distrayante.

Vous n’avez qu’à passer via le site de Radio-Canada TOU.TV, la productrice pendant ce temps est à la recherche d’un distributeur pour essaimer Les Jaunes dans les salles où la bibitte vous entrera par les oreilles et s’emparera de votre esprit.