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Les Chanteurs de Lorraine: magnifique <em>Magnificat</em>

Sandra Penner dirige les Chanteurs de Lorraine lors de leur concert de Noël

Les Chanteurs de Lorraine: magnifique Magnificat

Publié le 22/12/2015

Dès notre entrée dans la grande salle du Centre culturel Laurent G. Belley de Lorraine, le ton est donné pour ce concert  de Noël des Chanteurs de Lorraine. Avec son plancher vernis, ses hauts plafonds, les lustres suspendus et ses immenses fenêtres, le lieu appelle à l’élégance, à la beauté.

C’est ce qu’il nous a été donné de voir et d’entendre, le 19 décembre, alors que la chorale présentait son spectacle Magnificat, sous la direction de Sandra Penner. Outre l’œuvre titre de John Rutter, le chœur proposait des chants classiques et traditionnels pour célébrer Noël.

Des mois de travail

La trentaine de choristes souriants prend place sur la scène, visiblement heureux d’offrir au public le fruit de plusieurs mois de travail. Ils sont accompagnés de la violoncelliste Josianne Bell, de la violoniste Geneviève Clermont, du clarinettiste Martin Gauvreau et de la trompettiste Aura West, en plus de la pianiste Ariane Benoît-Bastien et de la soliste soprane Claudia Giuliani. Malgré ce nombre imposant d’artistes sur scène, une certaine sobriété se dégage de l’ensemble, permettant aux notes et aux voix de prendre toute leur importance.

Le concert débute donc avec Christmas Gloria, qui se fait majestueuse et imposante par l’impression de puissance, de ferveur, dégagée par les harmonies créées par le métissage des voix. Comme dans chacune des pièces proposées, on y décèle plusieurs couches, plusieurs blocs de voix, en interaction ou en imposition, pour une sonorité étoffée et grandiose. Il émane des musiques choisies une grande solennité qui se teinte surtout de joie dans les chants religieux, d’une nostalgie douce et lumineuse dans les chants traditionnels ou populaires.

Somewhere in my Memory (issue de la trame sonore du film Home Alone) évoque ainsi une aube neigeuse, The Christmas Song prend des inflexions jazz, Mary had a Baby flirte avec le gospel, alors que Minuit Chrétiens se fait grave et solennel et que le Messie de Haendel est délicatement ciselé.

Une œuvre dramatique et douce

Le Magnificat lui-même, présenté en fin de première partie, est une œuvre en apparence classique, mais qui a un pied dans la modernité puisque son compositeur est toujours vivant et actif. Elle raconte, en sept mouvements, la visite que rend la Vierge Marie à sa cousine Élisabeth, elle-même enceinte de Jean-Baptiste, après l’Annonciation.

Toute en contrastes, l’œuvre se fait à la fois dramatique et douce, sombre et lumineuse, mélancolique et pleine d’espoir. Les voix s’envolent parfois, aériennes, rappelant les anges, ou se font graves et imposantes. Cristallines ou basses, elles sont en dialogue avec les instruments ou les unes avec les autres, dans des passages lancinants, joyeux ou pleins d’urgence.

Il y a quelque chose de cinématographique dans la structure et la grandeur de l’œuvre, générant richesse et images, transcendant les barrières de langages issues de l’utilisation du latin ou du vieil anglais.

Une autre pièce de Rutter est offerte en deuxième partie du concert. Christmas Lullaby, raconte la naissance de Jésus à Bethléem et émeut par la douceur plutôt que par la grandiloquence. Le concert s’achève sur l’Alleluia tirée du Messie de Haendel, pour une conclusion exubérante, inspirée et festive de ce spectacle de Noël des Chanteurs de Lorraine.