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Laurent Paquin: sympathique et rassembleur

Avec L’ereure est humaine

Laurent Paquin: sympathique et rassembleur

Publié le 05/07/2013

Dans le sillage de sa tournée L’ereure est humaine, l’humoriste Laurent Paquin était de passage au Théâtre Lionel-Groulx, les 28 et 29 juin dernier, pour deux soirées à faire rigoler le public térésien.

Son site Web officiel le décrit comme «naïf, lucide et cinglant», ce qui colle tout à fait à Laurent Paquin et à son humour accessible, pas trop macho, juste assez cru et surtout basé sur l’observation et l’expérience personnelle. Soulignant les petits travers de tout un chacun et les siens propres, dénonçant les petites erreurs humaines dont nous sommes tous coupables et partageant quelques tranches de vie, il propose, avec L’ereure est humaine, un opus sympathique et rassembleur.

En effet, l’erreur est un concept partagé par tous les humains, les petites du quotidien comme les bourdes monumentales. Et l’on aime à se reconnaître dans leur récit, réaliser qu’on n’est pas seul à les commettre. On aime en rire et on les assume pleinement, surtout lorsqu’un artiste sur scène nous les remet sous le nez. Sentir que l’humoriste s’inclut également dans ce que l’humain a d’erroné a aussi quelque chose de réconfortant, ce qui ajoute à son déjà grand capital de sympathie et qui forge un lien complice avec le public.

C’est ainsi que Laurent Paquin s’ouvre à nous, confessant quelques-uns de ses mauvais choix, par exemple se marier à 19 ans, avec sa cousine, pour l’obtention de prêts et bourses ou encore de confier ses travaux de rénovation à des «jobeux». En se comparant aux participants à des émissions sur les collectionneurs extrêmes ou les personnes aux dépendances les plus inusitées, il s’interroge sur la normalité de sa propre collection d’appelants à canard («Quand passe-t-on de collectionneur à cracké mental?») et avoue sa dépendance à la nourriture, de même que sa sensibilité lors des émissions de décoration.

Dans un registre encore plus personnel, il offre un moment attendrissant en relatant de manière vibrante un souvenir d’enfance et de hockey, tout imprégné de la mémoire de son père. Captivant et théâtral, ce numéro récolte de chaleureux applaudissements et figure sans aucun doute parmi les favoris de la soirée.

Mais s’il se livre beaucoup et fait preuve d’une belle autodérision, le commun des mortels n’échappe pas à l’œil vif de Laurent Paquin. Les décisions douteuses de tout un chacun font même l’objet d’une chanson. Il aborde aussi les petits préjugés de la vie quotidienne, s’insurge contre l’incompétence, la «fille qui sort toujours avec des trous de cul» et le gars qui en fréquente la version féminine, s’emporte contre la fonction d’autocorrection des téléphones cellulaires.

Il étoffe également ses idées avec d’hilarants exemples, des punches là où on ne les attend parfois pas et des images délirantes. Au fil du spectacle, l’humoriste se fait tour à tour nostalgique ou philosophe, touchant ou moqueur, sans demi-mesure et sans jamais tomber dans la méchanceté gratuite. Cette façon qu’a Laurent Paquin de s’impliquer à fond dans les numéros, avec un jeu très physique et expressif, imprime une cadence soutenue au spectacle. Ce dernier prend plusieurs directions, mais boucle toutes ses boucles avec soin pour un divertissement cohérent, accessible et agréable.