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La quête de Bruno Pelletier

Bruno Pelletier

La quête de Bruno Pelletier

Publié le 25/09/2009

Il a connu la gloire et le plaisir grisant, soir après soir, des ovations. Depuis plus de 25 ans, ses albums et les succès qui en ont découlé en grand nombre se sont enchaînés à un rythme effréné. Dans quelques jours, Bruno Pelletier reprendra sa tournée amorcée au printemps dernier. Une tournée en solo, la première depuis six ans, qu’il offre à son public en toute humilité. Conversation avec un homme qui respire le bonheur et un artiste qui n’a plus rien à prouver.

En février dernier, après une absence de plus de six ans, Bruno Pelletier lançait un nouvel album, le 10e de sa carrière, et un tout nouveau spectacle. Après une douzaine de représentations au Casino de Montréal, une au House of Blues de Los Angeles, dans le cadre de la Fête nationale du Québec, puis quelques festivals d’été, Bruno Pelletier, à l’aube d’une tournée au Québec, aborde la chose avec un regard nouveau.
«À 20 ans, je défonçais les portes. Aujourd’hui, à 47 ans, je ne suis plus autant dans la démonstration. Je me suis assagi. Mon registre de voix n’est plus le même, la qualité de ma voix est différente. En fait, c’est toute ma façon d’aborder la chanson qui n’est plus la même», confie celui, qui du temps de Miserere et de Notre-Dame de Paris n’hésitait pas à monter sur scène six ou sept fois par semaine. Aujourd’hui, la donne est différente et le rythme beaucoup moins contraignant. «J’adore toujours autant mon métier. Mais j’ai aussi une blonde et un fils que j’adore. J’ai beaucoup donné à mon métier. Là, j’en suis à me demander si mon bonheur doit nécessairement passer par mon métier», poursuit-il.

Une réflexion et un recul qui lui permettent de nourrir davantage ses interprétations, et d’habiter ses chansons comme jamais auparavant. «Je n’aurais jamais pu chanter La chanson des vieux amants de Jacques Brel à 20 ans. Aujourd’hui, si je me permets de la chanter, c’est que je peux y apporter mon vécu et que je peux aussi la livrer de façon plus vraie», observe-t-il.

Sur scène

Sur scène, toujours bien ancré dans sa propre tradition, Bruno Pelletier propose un survol de sa carrière en nous présentant ses plus grands succès. S’y grefferont des extraits des comédies musicales auxquelles il a participé ainsi que des interprétations bien personnelles de grandes chansons du répertoire francophone, comme La chanson des vieux amants et La Manic. Entouré de cinq musiciens, Bruno Pelletier promet aussi un détour vers ses racines rock. «C’est un show qui grouille et qui se promènera à travers différents registres».

Poursuivant sa réflexion, Bruno Pelletier compare son métier à de l’orfèvrerie. «Les bijoux que l’on retrouve dans les petites bijouteries sont peut-être plus chers que ceux des grandes surfaces, mais ils sont aussi précisément ce qu’on recherche, image-t-il. «En vieillissant, tu sais davantage ce que tu veux et comment tu veux le faire. Et je ne veux surtout pas décevoir mon public», ajoute-t-il. Comblé par la reconnaissance de son public, Bruno Pelletier aspire aujourd’hui à autre chose. «À 20 ans, j’avais envie de lumière. Là, j’ai envie de plus d’ombre». Un projet en ce sens pourrait voir le jour en 2010, alors que Pelletier, sans fermer les portes de la scène, entrevoit aisément la possibilité de devenir concepteur de spectacle. «C’est une autre dimension de mon métier qui est en train de m’allumer. Bâtir des équipes, mettre des jeunes sur scène. Je me vois très bien jouer ce rôle», termine-t-il.

Bruno Pelletier sera en spectacle au Théâtre Lionel-Groulx, le samedi 3 octobre. Billetterie: 100, rue Duquet, Sainte-Thérèse. Téléphone: 450-434-4006. Site Web: www.theatrelg.com.