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La poésie et Richard Desjardins

Du pain noir, Richard Desjardins en a mangé longtemps, mais on communie désormais à sa poésie.

La poésie et Richard Desjardins

Publié le 13/03/2012

Marjolaine Beauchamp a littéralement soufflé la salle avec sa poésie d'une force évocatrice absolument saisissante et certaines chutes, notamment celle des vieux et de leur déclin (Parce que dans le fond/tes enfants/pensent qu'un héritage/c'est de l'argent), ont fait s'exclamer plusieurs d'entre nous littéralement tarabustés par cette poétesse inattendue.

Cette Fille pas de filtre, comme elle se plaît à se nommer, est une slameuse dangereusement efficace et d’une écriture moulée par la parole qu’elle professe avec un caractère jouissif. À entendre et à voir sur scène absolument parce que Marjolaine Beauchamp est une virtuose des mots et une grande interprète.

C’était au Théâtre Lionel-Groulx, samedi dernier, en première partie de l’Existoire de Richard Desjardins et déjà nous savions que les mots qu’on entendrait seraient aussi précieux que la musique.

C’est de façon très humoristique que Richard Desjardins se présentait sur scène par la suite, avec quelques pointes de sarcasme envers le conservatisme politique, pour immédiatement plonger dans son corpus musical et poétique en compagnie des musiciens qui nous avaient ravis avec Kanasuta.

Aux guitares et aux arrangements, il y avait bien évidemment le complice de toujours, Claude Fradette, ainsi que le multi-instrumentiste Tommy Gauthier aux violon, mandoline et batterie. La violoncelliste Mélanie Auclair prenait aussi le banjo et agissait comme choriste tandis que Jean-Denis Levasseur explorait des atmosphères à la flûte, au saxophone et à la clarinette. Karl Surprenant complétait ce sublime orchestre à la basse.

Le dosage de chansons attendues et de nouveautés nous a semblé parfaitement calibré, les nouvelles concoctions étant bien évidemment savoureuses à souhait, tant en humour débridé qu’en profondes émotions.

Jenny, Le bon gars, Akinisi, Chaude était la nuit… nous aurions souhaité toutes les réentendre à partir des Derniers Humains jusqu’à ce sublime Existoire.

La beauté musicale suffirait sans les mots et ces mots survivraient sans être chantés, mais ensemble ils sont sublimes et d’une grande beauté. On dénote toujours cette propension au voyage, aux grands espaces et à la route avec Desjardins. On couche dans son char et le bungalow n’existe pas.

À la guitare pour faire face au public et lui narrer les choses les plus drôles comme les plus vraies, le poète s’assoit aussi au piano pour prendre place parmi l’orchestre et interpréter ses pièces avec une rigueur musicale qui nourrit la profondeur du spectacle.

Du pain noir, Richard Desjardins en a mangé longtemps, mais on communie désormais à sa poésie et l’artiste, comme on le sait, réinvestit énormément de sa popularité et utilise ses moyens financiers afin de promouvoir la forêt boréale, un sujet désormais imbriqué dans ses spectacles.

Ben Wilkins, le 23 mars

Il prend place au piano et sera accompagné d’un quatuor à cordes, Ben Wilkins chantera à l’église Sacré-Cœur, le 23 mars. Très mélodieux dans ses compositions, ses chansons ont un petit quelque chose que la pop habituelle n’a pas souvent. L’inspiration, sans doute.

Le prix d’entrée n’est que de 20 $ et c’est à l’angle de la rue Blainville et de la route 117, à Sainte-Thérèse.