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La douce folie de Michel Robichaud 

Michel Robichaud s’acoquine rapidement le public

La douce folie de Michel Robichaud 

Publié le 21/07/2015

«Je suis content, il y a même du monde qu’on ne connaît pas! », s’est exclamé avec un humour empreint à la fois de candeur et d’autodérision, Michel Robichaud, en apercevant la foule massée sous le chapiteau planté au parc Blainville. C’est que la série des Jeudis Show, concerts en plein air sillonnant les parcs de Blainville, se poursuivait le 16 juillet dernier en compagnie de l’auteur-compositeur-interprète originaire de Sainte-Adèle.

L’artiste invité s’est fait remarquer sur la scène des différents festivals et concours musicaux de la province, notamment au Festival de la chanson de Granby, qu’il a d’ailleurs remporté.

Celui qui aurait voulu « commencer sérieux » le spectacle du 16 juillet s’est vite rendu compte que la douce température de cette soirée d’été le rendait d’humeur folâtre et volubile. Ainsi, avec sa dégaine sympathique, sa décontraction et son humour, Michel Robichaud s’acoquine rapidement le public, qui le suit sans hésiter dans son univers musical particulier et adhère à ses introductions loufoques.

Avec sa complice, la claviériste Jessica-Charlie Latour-Marleau, qui ajoute ses notes cristallines et sa voix claire à sa guitare et à sa voix un peu «chuchotante», Michel Robichaud nous plonge dans une atmosphère parfois mystérieuse et éthérée. Il y a quelque chose de chaleureux dans cette mélancolie qui se teinte de lumière, un côté familier et rassurant, comme un cocon. Mais on ne se cantonne pas dans cette douceur, bien qu’elle soit très présente tout au long du concert et qu’elle teinte mélodies et textes de couleurs rêveuses. Non, les pièces se font tour à tour rythmées et festives, puis carrément rock progressif, ou encore exotiques et lancinantes, folk et endiablées.

Intelligent et habile

Contre toutes attentes, Robichaud nous entraîne dans le rayon des fruits de l’épicerie, dans une chanson d’amour aussi délicate qu’originale, pleine d’une jolie poésie du quotidien. Les heures se font parfois plus sombres, plus rock, et on se retrouve tout d’un coup au cœur d’un songe étrange aux sonorités mystérieuses et cacophoniques, beatbox et robotiques se mêlant à un blues réverbéré…

On peut également entendre l’éloge que fait Michel Robichaud de l’amitié, la vraie, la concrète, celle du monde réel et non virtuel, du contact véritable entre les êtres. Dans une veine semblable, il aborde les thèmes de la corruption et de la distribution inégale des richesses, dans des mises en situations imagées aux textes scandés, qui confrontent le spectateur à ces réalités. C’est intelligent et habile, Michel Robichaud s’amusant avec la métaphore et les mots. Il en invente même quelques-uns pour exprimer toute son irritation envers ses « deux ex, Visa et Mastercard »! L’ironie pointe derrière les vers, l’humour n’est jamais bien loin dans ces textes qui oscillent entre intériorité et engagement social, mais qui demeurent dans un cas comme dans l’autre très personnels. Les idées sont exprimées dans une langue que Michel Robichaud façonne à sa manière, pour générer des images colorées et fantaisistes, mais qui trouvent leur écho dans notre réalité.

Pour la suite des choses, sachez que c’est le jeudi 23 juillet au Parc Marc-Aurèle-Fortin qu’aura lieu le prochain concert en plein air de la série Jeudis Show, en compagnie de la chanteuse country Véronique Labbé.