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Juste pour rire en tournée: rendez-vous rigolo

Marianna Mazza

Juste pour rire en tournée: rendez-vous rigolo

Publié le 18/03/2015

Les jeudis se retrouvent de nouveau sous le signe de l’humour au cabaret de l’église Sacré-Cœur et au centre culturel de Lorraine. En effet, avec les Soirées Juste pour rire en tournée, trois humoristes de la relève s’allient pour faire rigoler le public de la région, sous l’égide de Frank Grenier.

Le 12 mars dernier, à Sainte-Thérèse, c’était au tour de François Tousignant et Ben Lefebvre, en première partie d’un spectacle se terminant en compagnie de la tête d’affiche Marianna Mazza.

D’entrée de  jeu, le maître de cérémonie Frank Grenier se lance dans l’autodérision pour s’acoquiner le public, s’excusant d’abord pour sa coupe de cheveux. Il ne tarde pas à céder le micro au premier invité de la soirée, François Tousignant. Ce dernier mise sur le même procédé pour faire rire, se moquant de sa silhouette longiligne. Plein d’une énergie nerveuse, son débit est rapide alors qu’il passe du coq à l’âne dans un feu roulant de gags. Tousignant extrapole avec imagination, il questionne la pertinence de son métier et celle des noms de compagnies sous forme de calembours, rend hommage à l’humour grivois de son père au restaurant.

Ben Lefebvre le suit sur scène, présentant un numéro d’un tout autre genre, mais d’une énergie tout aussi explosive. Si Tousignant donne plutôt dans le stand-up comic avec son enfilade de gags, Lefebvre prends le temps de raconter, de décortiquer, soulignant les détails et glissant ici et là des petits punches qu’il faut «attraper» au passage. Expressif, son jeu très physique, il aborde sa haine des chats, personnifiant lui-même l’animal, verbalisant ses pensées. À un public hilare, il relate ensuite une expérience de sports d’hiver qu’il jure véridique, à savoir une chute qui le laisse en bien mauvaise posture! Ses récits sont imagés, ses expressions bien choisies et son énergie, débordante.

Au retour de l’entracte, Frank Grenier y va d’une seconde intervention charmante et habilement livrée. Partant de la prémisse que le bonheur se trouve dans les détails, les choses simples, il dresse la liste des plus belles et des pires journées. C’est bref, rassembleur et efficace.

Bénéficiant de plus de temps de glace que ses prédécesseurs, la tête d’affiche Marianna Mazza imprime bien vite ses couleurs à la seconde portion de la soirée. Avec la dégaine rude et le dynamisme qu’on lui connaît, Mazza plonge vite dans le vif du sujet. Elle n’a rien à cacher, raconte tout, ne s’en fait pas avec les conventions et la politesse.

Qu’elle raconte un souper avec Yvon Deschamps, un voyage en première classe, la vie en tournée avec Peter McLeod ou encore les détails de sa vie amoureuse, elle ne fait pas dans la dentelle, Marianna Mazza, et c’est pour ça qu’on l’aime.

Toutefois, on aurait souhaité un peu plus de second degré, comme ses interventions teintées d’opinions politiques ou sociales, dénonciatrices de la condition des femmes dans certains pays, ou encore lorsqu’elle désamorce par l’exagération les préjugés arabophobes. C’est là qu’elle brille le plus, jouant avec les contrastes et les mots pour créer un effet réellement percutant, et  pas seulement choquant par sa vulgarité.