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Judy Garland, la fin d’une étoile: la scène comme un refuge

Judy Garland, la fin d’une étoile: la scène comme un refuge

Publié le 23/09/2015

Le refrain est connu, les grandes vedettes, et particulièrement celles qui ont été fabriquées et mises en marché par l’exigeante industrie du star-system américain, ont souvent payé de leur santé physique et mentale cette gloire qui leur servait malgré tout de nourriture.

Pur produit de la MGM, Judy Garland a été propulsée au firmament des étoiles, en 1939, après avoir tenu le rôle de Dorothée dans Le Magicien d’Oz. Elle avait 17 ans et déjà, on lui faisait consommer des pilules destinées à lui faire perdre du poids. L’alcool et les barbituriques ont fait le reste dans cette vie tumultueuse et dépressive qui s’est achevée en 1969, après une surdose accidentelle, dit-on. Elle venait d’avoir 47 ans.

Linda Sorgini incarne cette artiste à la fois courageuse, fragile et instable dans la pièce Judy Garland, la fin d’une étoile, de l’auteur britannique Peter Quilter, une production de la compagnie Jean-Duceppe qui part en tournée québécoise, avec un arrêt prévu au Théâtre Lionel-Groulx, le vendredi 9 octobre.

L’action de la pièce se déroule à Londres, en 1968, dans la chambre d’hôtel où Judy Garland s’est installée pour livrer une dernière série de spectacles, à une époque où la musique pop a déjà supplanté l’univers du big band d’où elle est issue. Avec elle, son nouveau mari et gérant, Mickey (Maxime de Cotret) et son pianiste, Anthony, un personnage fictif incarné par Roger Larue. Tous deux sont là pour prendre soin d’elle, pour la protéger de la machine hollywoodienne, mais aussi, signale-t-on, d’elle-même et de sa démesure. Le personnage d’Anthony, soit dit-en passant, incarne l’admiration inconditionnelle et le réel amour du milieu gai à l’égard de Judy Garland, qui en fut l’une des icônes consacrées.

«La pièce ne se veut pas une critique du star-system. C’est davantage une biographie qu’autre chose, indique Roger Larue. Judy Garland est un personnage fabuleux et une artiste dotée d’un immense talent.»

Un divertissement, ajoutera-t-il, au fil de la conversation. D’ailleurs, la pièce est jalonnée de nombreux numéros chantés par une Linda Sorgini dont la performance (la pièce a été créée le  printemps dernier) a été chaleureusement saluée par la critique. Les chansons, extraites de son dernier spectacle au cabaret Talk of the Town, donnent lieu à des moments joyeux, lumineux et apaisants, bien que le ton de la pièce ne soit pas forcément celui de la tragédie. «Même dans sa déchéance, elle (Judy Garland) arrive à poser sur elle-même un regard teinté d’humour», souligne Roger Larue.

Et ce spectacle sera fatalement son dernier contact avec ce public qu’elle aimait. Malgré les souffrances qui ont marqué ses derniers instants, la scène restera toujours un réconfort, pour elle, une sorte de refuge. «Je n’ai pas peur d’eux (le public). Je suis chez moi, ici», lui fait d’ailleurs dire l’auteur, à ce propos, une phrase qui résume bien, selon M. Larue, l’esprit de la pièce.

«Nous avons abordé nos personnages avec le souci de faire les choses le plus humainement possible et sans jugement, ajoute ce dernier. Nous aimons Judy Garland et nous voulons la faire aimer», énonce-t-il, comme une invitation.

À noter que la mise en scène de ce spectacle est signée Michel Poirier, lequel a notamment eu recours aux concepteurs Olivier Landreville (décor), Pierre-Guy Lapointe (costumes), Lucie Bazzo (éclairages), Christian Thomas (musique) et Normand Blais (accessoires). Pour plus d’informations sur la programmation 2015-2016 d’Odyscène, visitez le [www.odyscene.com] ou contactez la billetterie au 450 434-4006.