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Irrésistibles Brunettes

Irrésistibles Brunettes

Publié le 03/08/2012

Un vent joliment rétro a soufflé sur la Place du Village, le mardi 31 juillet, triomphant finalement sur celui, menaçant, imposé par dame Nature. En effet, la formation Les Brunettes a su repousser pluie et nuages avec ses harmonies vocales irrésistibles, mettant en valeur leurs timbres de voix bien distincts, mais s’harmonisant à merveille.

Formation vocale montréalaise et toute féminine, lesdites Brunettes se nomment Anne-Marie Pilon, Kathryn Samman et Joëlle Miller. C’est en 2010 qu’elles fondent le groupe, donnant ainsi une forme concrète à leur affection pour les trios vocaux de l’époque swing. Les trois bachelières en chant jazz de l’Université de Montréal, où elles ont fait connaissance, interprètent des succès rétro ou actuels, américains, français ou québécois, leur apportant leur touche personnelle et, évidemment, bien jazzée. Accompagnées sur scène par un orchestre de piano, contrebasse et batterie, elles convient un public ravi à un voyage à travers les époques et les styles musicaux.

Vêtues d’intemporelles petites robes noires, Les Brunettes débutent leur tour d’horizon dans les années 1980 avec une Part Time Lover qui donne le ton, leurs trois voix simplement soulignées de percussions. Elles enchaînent avec la Candyman de Christina Aguilera, un air swingentraînant qu’elles accompagnent d’une gestuelle surannée, chorégraphiée à l’unisson. Elles nous guident ensuite vers les années 1950 avec une Mr. Sandman qui rend bien l’atmosphère rêveuse et vaporeuse de la musique de cette époque. Que reste-t-il de nos amours, empruntée à Trenet et imprimée d’une saveur jazz, se fait douce et mélancolique, alors que I Heard It Through The Grapevine propose un côté plus sensuel des Brunettes. S’ensuit alors un medley années 1960, histoire de rappeler des souvenirs à ceux des spectateurs qui furent de «jeunes ados» à cette époque, mais aussi de régaler ceux qui n’y étaient pas par des classiques tels que Baby Love, Stop In The Name of Love ou encore I Say A Little Prayer, données dans l’esprit du style des Supremes. Dancing In The Street, Be My Baby et autres Move, celle-ci tirée du film Dreamgirls, complètent ce segment dédié aux rythmes débridés des sixties.

Les Brunettes revisitent également Michel Jonasz avec Le scat, laquelle rend hommage à ce style de jazz vocal avec un texte amusant et inspiré, avant de faire un détour par les années 1970 québécoises, avec une jolie relecture de la Dixie d’Harmonium, ensoleillée et dansante. Dans un autre registre, The Rose se fait poignante, magistralement interprétée en solo par Joëlle Miller et accompagnée d’harmonies discrètes et percussives.

On passe ensuite du coq à l’âne, pour reprendre les paroles des Brunettes, en y allant d’un joyeux montage des plus grands succès disco, accueilli avec joie. Le trio nous offre ensuite une version a capella de C’est bon la vie, reprise à Nana Mouskouri, avant de revenir aux années 1980 avec Walk Like an Egyptian. Ce réjouissant concert s’achève avec Survivor de Destiny’s Child, groupe ayant bercé l’adolescence des Brunettes dans les années 1990.

La série Place du Village en spectacle se poursuit le mardi 7 août avec la formation Colectivo, composée de dix musiciens qui proposent un son unique et exotique, foisonnant et rythmé.