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Incursion au Myanmar: les gens, les lieux, la vie

Daniel Lacroix présente jusqu’au 30 septembre son exposition Incursion au Myanmar.

Incursion au Myanmar: les gens, les lieux, la vie

Publié le 11/09/2015

«La Birmanie, un pays qui est différent de tout ce que tu connais», a dit l’écrivain britannique Rudyard Kipling en 1898. Plus d’un siècle s’est écoulé depuis cette déclaration, la Birmanie est entre-temps devenue le Myanmar et s’est ouverte sur le monde en 2011. Toutefois, l’unicité évoquée par Kipling semble toujours d’actualité.

C’est en effet ce qui émane des clichés réalisés par le photographe boisbriannais Daniel Lacroix, présentés dans le cadre de son exposition Incursion au Myanmar. Dans le sillage du succès de sa précédente exposition sur l’Inde, celle-ci se déroule à la Maison du citoyen et Place de la culture de Boisbriand, jusqu’au 30 septembre.

La Birmanie s’est libérée d’une dictature militaire pour devenir en 2011 une République, le Myanmar. Jusque-là préservé des influences extérieures et de certains effets de la modernité, le Myanmar conserve une indiscutable originalité qui en fait une destination maintenant prisée par les voyageurs. Ce «trait d’union entre l’Inde et la péninsule indochinoise» abrite une population d’une grande richesse spirituelle vivant majoritairement dans une extrême pauvreté. C’est donc ces gens, ces lieux et cette vie que Daniel Lacroix nous fait découvrir par ses photos, guidant nos pas imaginaires à travers des paysages insolites ou merveilleux, nous présentant surtout les habitants du Myanmar dans leur existence quotidienne, par la fenêtre magique de son objectif.

Une très belle lumière souligne et flatte les couleurs vibrantes des habits et la profondeur des eaux, accentue les textures disparates des maisons et exacerbe la brillance des dorures, de même que la spontanéité et le naturel des sujets provoquent un dépaysement immédiat.

On rencontre ainsi une Tisserande aux atours colorés, affairée dans un atelier qui l’est tout autant, un Novice bouddhiste à la tunique pourpre, dont on apprend que tout Birman devra au cours de sa vie effectuer au moins deux retraites monastiques, un Cocher au repos qui reflète la réalité de nombreux jeunes gens du Myanmar qui doivent travaillent plutôt que de fréquenter l’école.

On y voit également les pêcheurs  du Lac Inle, dont on peut observer les méthodes uniques, les étals des marchands, la modernité jouxtant la tradition dans ce cliché où un moine utilise son téléphone cellulaire aux côté d’un quatuor de dames revêtant les habits traditionnels.

Les Bouddhas sculptés dans le roc et les pagodes d’or de la ville de Yangon se côtoient, dans cet univers de contrastes, et les villages sur pilotis dont certains se retrouvent au milieu de l’eau. On y apprend que leurs habitants ont développé une agriculture inusitée de champs et de jardins flottants.

L’exposition est ainsi constituée, chaque photographie étant judicieusement accompagnée d’une notice explicative sur les coutumes et l’histoire du Myanmar, sur ces hommes et ces femmes qui l’animent, croqués dans leur quotidien. L’émotion de Lacroix et son attachement, son respect, envers le Myanmar transparaissent dans chaque image, dans chaque légende. On le sent happé par cette culture qu’il découvre et le fascine comme un trésor caché, ému par ces vies humaines qu’il souhaite rendre avec authenticité et partager, pour nous confronter, comme lui-même l’a été, à ces «réalités qui parfois nous dépassent.»