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Habana Café: Vitamine

Habana Café rassemble des musiciens cubains, colombiens et québécois au cœur d’un vibrant hommage à Cuba, à sa musique, à sa culture.

Habana Café: Vitamine

Publié le 06/02/2012

Lorsque l'hiver semble s'éterniser, on se prend à rêver d'eaux turquoises et de plages de sable blanc, de piña colada et surtout de soleil.

C’était certainement le cas de l’impressionnante foule massée au cabaret de l’église Sacré-Cœur, le 28 janvier dernier, pour assister au concert enlevant de Habana Café, véritable remède pour échapper au froid et à la grisaille ambiante.

Habana Café rassemble des musiciens cubains, colombiens et québécois au cœur d’un vibrant hommage à Cuba, à sa musique, à sa culture. C’est le pays d’origine du chanteur Manuel Gallardo et du claviériste et directeur musical Julian Guttiérez, et ceux-ci le célèbrent, le chantent et le dansent, nous faisant voyager et rêver.

En effet, dès que les premières notes se font entendre, on se sent tout de suite dans l’ambiance d’une soirée à Cuba, sentiment accentué par un chaud éclairage rouge-orangé et une atmosphère décontractée. Une petite leçon de danse est menée par Manuel Gallardo. Quelques couples maîtrisent déjà les pas, mais la plupart des spectateurs s’agitent simplement au rythme de la musique, juste pour le plaisir de danser. Salsa, merengue, cha-cha-cha, cumbia, les rythmes sont variés et toujours entraînants, de telle façon que l’on gigote sur notre siège, on bat la mesure, on salue bruyamment chaque morceau.

Lorsqu’on s’arrête un instant, histoire de bien écouter, c’est la richesse de la musique qui nous frappe. Foisonnante de rythmes et de textures, elle se fait à la fois indéniablement cohérente et joyeusement désordonnée. On ne comprend pas les mots, mais Gallardo et Guttiérez prennent le temps de nous expliquer les pièces dans leur français à l’accent latin. Ainsi, les femmes se font chanter la pomme, on fait la fiesta avec les Mexicains en commandant «una cerveza por favor», on fait même la cuisine en musique avec Habana Café.

Les compositions originales se mêlent aux pièces traditionnelles cubaines, mais aussi à d’étonnantes relectures de chansons bien connues qui suscitent l’enthousiasme du public, qui prend plaisir à les retrouver, mais aussi à savourer ces classiques autrement. La bohème d’Aznavour devient donc La bohemia à saveur salsa, et l’on a également droit à une I will Survive «en español» et merengue qui ravit tout un chacun. On retiendra aussi cette finale endiablée et éminemment sympathique, alors que les folklores cubain et québécois sont métissés, «swing la baquaisse dans l’fond d’la boîte à bois» et rythmes latins faisant étonnamment bon ménage.

Percussions variées, trompette, claviers, basse et guitare, chaque musicien tire son épingle du jeu, chaque instrument vole à son tour la vedette dans ce concert à l’ambiance complice, chaleureuse et familière. Sur scène se déploie une énergie incroyable, carburant à la passion et au plaisir de la musique, mais aussi à l’amour de son pays d’origine et de sa terre d’accueil, ce que les artistes de Habana Café communiquent avec sincérité et naturel.