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Groenland: vitamine D

Sabrina Halde et Groenland proposent un son éclectique à l’équilibre maîtrisé

Groenland: vitamine D

Publié le 01/12/2014

L'ambiance était clairement à la fête, à la Maison du citoyen de Boisbriand, le 23 novembre dernier. Histoire de chasser la grisaille de ce dimanche tristounet, la formation montréalaise Groenland était de passage dans la région, dans le cadre de la série Les premiers rendez-vous.

Cette série de spectacle propose des concerts mettant en vedette des artistes de la relève québécoise. L’activité étant gratuite et se déroulant le dimanche après-midi, il n’y a donc pas d’excuse pour manquer ces occasions de découverte musicale.

Le public était particulièrement nombreux à répondre à l’invitation lors du passage de Groenland. À l’écoute et d’humeur festive, les spectateurs se sont régalés de «l’indie-pop élesctroacoustique et orchestrale» du groupe, appréciant le métissage des sonorités jazz et électroniques, auxquelles s’ajoutent le côté chaleureux d’instruments à cordes comme le yukulélé, le violon et la violoncelle. Ces derniers enveloppent des mélodies vitaminées ou mélancoliques au piano et des percussions qui rappellent le coeur qui bat, formant un tout très organique et cohérent, extrêmement vivant et plein de fraîcheur.

Groeland est d’abord né de la rencontre de la chanteuse et claviériste Sabrina Halde, qui s’occupe aussi du yukulélé, avec le claviériste Jean-Vivier Lévesque, lequel assure également l’aspect électronique des compositions. Le duo multi-instrumentiste recherche alors des musiciens pour étoffer leurs oeuvres électro et se tourne vers le batteur Jonathan Charette, le bassiste Simon Gosselin, la violoncelliste Gabrielle Girard-Chares et la violoniste Ariane Gruet-Pelchat.

Leur entreprise est couronnée de succès, comme en témoignent entre autres les ventes de leur premier album The Chase, leur participation remarquée au festival Osheaga en 2013, un Prix au GAMIQ pour l’Album pop de l’année et Révélation de l’année, aussi en 2013, ainsi que leur Nomination à l’ADISQ en 2014, dans la catégorie Spectacle de l’année – Autres langues.

Cette nomination tombe entièrement sous le sens dès les premières minutes du concert, où le ton est rapidement donné: un son éclectique à l’équilibre maîtrisé, une énergie débridée canalisée par la musique, une ambiance tout à fait détendue. La voix pleine de chaleur de Sabrina Halde s’éraille délicatement parfois sur les notes mélancoliques du piano ou un violon lancinant, ou bien elle se fait ronde, plein et puissante sur des airs rock and roll subtilement rétro.

Si elles empruntent parfois des détours rêveurs et nostalgiques, dramatiques et pleins d’urgence, les pièces de Groenland sont surtout imprégnées de vitamine D, lumineuses et entraînantes au possible. Les mélodies puisent leur richesse dans les détails sonores, les multiples couches musicales qui les composent, toute l’imagerie véhiculée par les textes. Le tout est livré avec un naturel désarmant évoquant un groupe d’amis simplement réunis pour jouer, leur plaisir de s’adonner à leur passion et de partager leurs créations transcendant l’aspect technique de la musique. C’est donc une dose de bonheur musical qui nous a été inoculée par Groenland, un rayon de soleil bienvenu en ce morne après-midi de novembre.