logo journal nord-info
icon journal
Flora 2014: ceci n’est pas une fleur

Jusqu’au 30 novembre

Flora 2014: ceci n’est pas une fleur

Publié le 03/11/2014

Et pourtant oui. On a beau retourner le problème dans tous les sens, les toiles de Luce Lamoureux grouillent de fleurs de toutes les couleurs, son sujet de prédilection. Mais il y a tout de même une astuce.

Quand on observe les tableaux qu’elle soumet ces jours‑ci à l’œil du public, à la Maison du citoyen et Place de la culture, à Boisbriand, on relève qu’entre le figuratif et l’abstrait, il n’y a toujours qu’un pas… que l’artiste se garde soigneusement de franchir.

«Je ne ferai jamais de tableau véritablement abstrait. Il y aura toujours un élément faisant référence au concret», nous disait‑elle d’ailleurs, lors de son tout premier solo en carrière, alors qu’on voyait nettement poindre cette dichotomie. C’était en 1994, à la maison Lachaîne, à Sainte-Thérèse. Et elle a tenu parole.

L’aquarelliste d’alors s’est convertie à l’acrylique et son œuvre a évolué lentement, la signature s’est précisée, l’ensemble s’est raffiné et Luce Lamoureux s’est acquis une renommée qui déborde nos frontières (jusqu’en Louisiane, en Californie et à Paris, pour ce qui est des galeries où l’on écoule ses œuvres).

Concrètement, les tableaux de l’artiste boisbriannaise sont tendus comme de généreux bouquets de fleurs dont les contours sont à peine esquissés, sur des fonds de pure abstraction qu’elle obtient en appliquant, de haut en bas, une matière généreuse, éminemment colorée et lumineuse.

Ce qui l’allume avant tout, c’est la couleur. Bien avant la forme. «L’abstraction demande beaucoup de travail. Mes fleurs sont tout d’abord graphiques. Il faut bien les dessiner pour être capable, ensuite, de déformer la forme», dit‑elle. Parce qu’à la base de l’abstraction, il y aura toujours le réel. C’est ce qui permet d’obtenir des constructions solides, de garder l’intensité et l’équilibre des couleurs. «C’est la ligne qui récupère le tout», suggère‑t‑elle.

Et le réel, pour Luce Lamoureux, c’est plus souvent qu’autrement son jardin, celui qu’elle aménage dans sa cour arrière, qu’elle construit, en fait, comme un ensemble de tableaux vivants qu’elle reproduira plus tard, dans son atelier. Cahier et crayon en main, elle observe celles qui poussent dans son jardin afin d’y percevoir ce qu’elle appelle «un mouvement de fleurs», c’est-à-dire une ligne, un geste chromatique qui installera la structure du tableau à venir.

De retour dans son atelier, elle reproduit ce fameux mouvement sur la toile, esquisse des fleurs et, à l’aide de pochoirs qu’elle confectionne elle-même, applique une matière qui fera relief, avant de colorer le tout, travaillant à plat comme l’aquarelliste qu’elle fut alors.

D’ailleurs, il vous sera possible de la voir à l’œuvre puisqu’elle donnera une démonstration-conférence, le dimanche 16 novembre, de 13 h 30 à 14 h 30. Le vernissage avait lieu dimanche dernier, mais elle accueillera aussi le public les 15 et 23 novembre, de 13 h à 16 h. Votre présence à l’une de ces trois rencontres vous rendra éligible au tirage d’un bon d’achat de 300 $, applicable à l’achat de l’une des toiles exposées.

Une trentaine de tableaux de grands et moyens formats composent cette exposition qui vous sortira de la grisaille automnale jusqu’au 30 novembre, en vous proposant de joyeux éclats de couleurs regroupés sous le thème Flora 2014. La Maison du citoyen et Place de la culture est située au 955, Grande-Allée, à Boisbriand. Vous pouvez en apprendre davantage sur l’artiste et son œuvre en visitant le [www.lucelamoureux.com].