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Fanny Mallette: force tranquille

La comédienne Fanny Mallette se prête au jeu des Rencontres de la création.

Fanny Mallette: force tranquille

Publié le 04/05/2015

Pour une dernière fois cette saison, Frédéric Lapierre animait, le 28 avril à la salle polyvalente de la bibliothèque de Sainte-Thérèse, une nouvelle Rencontre de la création.

Cette série permet, depuis quatre années déjà, un contact privilégié entre le public de la région et un artiste invité faisant partie de la programmation d’Odyscène. C’est la comédienne Fanny Mallette qui se prêtait au jeu pour l’ultime rencontre de la saison, dans le sillage du film Chorus, qui sera présenté à Ciné-Groulx, le 13 mai prochain.

C’est sur une note ironiquement rigolote que Fanny Mallette fait son entrée en scène, alors que l’actrice, que Frédéric Lapierre décrit comme étant aussi talentueuse que discrète, provoque un énorme retour de son en s’emparant de son micro! Celle que l’on voit au petit comme au grand écran, de même qu’au théâtre depuis ses débuts dans la série Scoop, en 1992, est en effet rougissante, un peu timide, de se voir ainsi au centre de l’attention.

Elle retrouve toutefois bien vite sa contenance, se faisant drôle et volubile, alors qu’elle discute avec l’animateur de la soirée. On retrace ainsi son parcours, qui la destinait d’abord à une carrière internationale en judo. Mais une visite d’Albert Millaire à son école secondaire lui donne la piqûre du jeu. Elle travaille déjà à la télévision lorsqu’elle s’inscrit à l’École nationale de théâtre du Canada, désireuse d’obtenir une formation solide et de vivre le «trip» quasi monastique de l’école de théâtre.

La réserve et la discrétion naturelles de Fanny Mallette n’empêchent en rien sa détermination et sa volonté de tout essayer. Celle qui croit que le métier d’actrice est de «dire oui», cumule ainsi une multitude de projets, de toutes natures et envergures.

Elle prête donc  sa voix à un texte de Gilles Vigneault sur un disque de berceuses, achète et fume un paquet de cigarette pour apprendre à fumer de manière réaliste dans Tag, apprend l’italien et l’inuktitut pour Stealing Alice du peintre Marc Séguin, s’implique comme porte-parole pour diverses causes et organismes, tels le Prix des libraires, le Festival BD de Montréal et le Centre des femmes.

Très touchée par la cause des femmes violentées, elle devient émotive alors qu’elle évoque un récent projet d’André Melançon, où elle doit jouer les témoignages reçus de femmes victimes de violence. Elle se fait ensuite emballée, lorsqu’elle parle de Stealing Alice, dans lequel elle joue bénévolement, mais qui lui apporte beaucoup sur le plan humain.

Lorsque Frédéric Lapierre l’interroge au sujet de Chorus, Fanny Mallette aborde d’emblée sa complicité avec Sébastien Ricard, aux côtés de qui elle joue pour la première fois depuis leur sortie de l’École nationale de théâtre. Elle insiste aussi beaucoup sur la lumière et l’espoir qui émanent du film, malgré son sujet difficile. En effet, Chorus raconte les retrouvailles d’un couple autour de la découverte du corps de leur enfant porté disparu, un sujet terrible qui, dit-elle, n’est pas traité de façon terrible par le réalisateur Francis Delisle, qui préfère souligner l’histoire d’amour entre les parents, à travers leur deuil.

Rappelons que Chorus sera présenté à Ciné-Groulx, le 13 mai prochain, et que, fortes de leur succès, les Rencontres de la création seront de retour à l’automne, pour une cinquième année.