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En toute simplicité

(Photo Michel Chartrand)

En toute simplicité

Publié le 31/03/2009

C’est un spectacle tout en simplicité que promettait Marc-André Fortin à un public fébrile qui l’attendait avec impatience, lors de son passage au cabaret de l’église Sacré-Cœur, le 19 mars dernier.

Concert qui doit donner l’impression d’être réunis entre amis dans le salon du chanteur, Un tableau signé Marc-André Fortin se déroule dans une ambiance détendue qui permet les interventions humoristiques et les échanges avec le public. Celui-ci est d’ailleurs appelé à décider du déroulement de la soirée, établissant l’ordre des pièces en choisissant, sur un tableau noir, des mots que l’artiste a associés à des blocs de quelques chansons. La formule est dynamique, et les spectateurs, enjoués et participatifs.

Lui-même seul au piano, ou alors accompagné du violoncelliste Jean-Christophe Lizotte et du pianiste Ali Labelle, Marc-André interprète les chansons de son répertoire personnel, mais il visite aussi celui d’autres artistes québécois et français, dont la plupart populaires plusieurs années ou même décennies avant sa propre naissance. Mais que ce soit avec ses chansons ou celles des autres, Fortin nous parle toujours d’amour: la fin, le début, la routine, la folie, la douleur, le bonheur. Ainsi, avec sa voix à la technique irréprochable, Marc-André Fortin nous offre une reprise de Richard Desjardins, Tu m’aimes-tu?, sans un fil qui dépasse, ou encore Une autre chambre d’hôtel de Gildor Roy au joual étrangement soigné. Tout apparaît alors mesuré, léché, voire propret. Mais son interprétation est sincère et sa voix se fait nuancée et puissante. Et plus le concert avance, plus l’interprète semble à l’aise sur scène. La musique se remet à respirer, se faisant tour à tour réconfortante ou douce, mélancolique ou teintée de tango avec Bien entendu, plus rythmée avec la dansante Chair de poule, et superbe dans ce bloc consacré aux remarquables textes de Jean-Pierre Ferland.

Mais c’est le segment intitulé « Autobus », en hommage au père de l’interprète, qui achève de réveiller les ardeurs d’un auditoire déjà très enthousiaste. Avec des pièces de Michel Louvain, Alain Barrière ou Claude Léveillée, Fortin s’amuse visiblement à dépeindre les fêtes en famille et le public en redemande, friand de ces reprises. Le chanteur réserve également une belle surprise à ses admirateurs. En effet, Émilie Lévesque, concurrente de la présente édition de Star Académie, le rejoint sur scène le temps d’une unique chanson. Le duo semble complice, les voix des interprètes s’harmonisant à merveille et prêtant vie et émotion au magnifique texte de La nuit crie victoire. Le spectacle s’achève sur un bloc appelé « Passage », qui aborde la fuite du temps et culmine avec une interprétation sensible et touchante d’Assez de temps, pièce née de réflexions de Fortin sur sa propre vie. Le rappel est sollicité avec chaleur, et le chanteur ne se fait pas prier pour exaucer la demande du public, lui offrant Plancher fragile de Francis Cabrel, puis une étonnante reprise d’une pièce de la défunte formation Hart Rouge.

Humble et sympathique, Marc-André Fortin exprime sa gratitude pour son public, qu’il dit accueillant, attentif et généreux. Accessible, il demeure disponible pour rencontrer ses fans après ce concert décontracté qui s’est déroulé dans une belle ambiance conviviale.