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Elizabeth Shepherd: une soirée jazz pleine de chaleur

Elizabeth Shepherd

Elizabeth Shepherd: une soirée jazz pleine de chaleur

Publié le 06/12/2013

Plusieurs amateurs de jazz ont fait une belle découverte jeudi soir dernier, dans la petite salle-cabaret de l’église du Sacré-Cœur de Sainte-Thérèse, où l’auteure-compositrice-interprète de jazz Elizabeth Shepherd s’était arrêtée dans le cadre de la tournée de son dernier album Rewind.

Pour son cinquième opus sorti en 2012, la musicienne d’origine torontoise et désormais établie à Montréal avait choisi de délaisser son propre répertoire pour rendre hommage aux artistes du jazz qu’elle admire: Eartha Kitt, Gershwin, Nat Simon, Duke Ellington, pour ne nommer que ceux‑là.

C’est une dizaine de chansons tirées de cet album que l’artiste Shepherd a offert au public qui s’était déplacé pour l’entendre. Elle y fait quelques réarrangements et cela s’entend dès ses premières notes au piano. Ses doigts se promènent d’une touche à l’autre avec une rythmique étonnante tandis que sa voix souple teintée de sensualité suit parfaitement leur mouvement.

Il faut dire que les musiciens qui l’accompagnent, Andrew Dowing, à la contrebasse, et Mark Kelso, à la batterie, possèdent tous deux un talent exceptionnel pour l’interprétation instrumentale jazzy.

La musicienne a jadis préféré faire carrière dans le jazz malgré ses études de musique classique. À l’Université McGill, où elle a finalement terminé sa longue formation, elle a choisi le piano jazz. Elle a bien fait. On la sent très à l’aise, naturelle, dans l’univers du jazz et elle sait partager sa passion.

L’artiste sait aussi se montrer accessible en introduisant ses chansons par des anecdotes et des souvenirs parfois amusants, parfois attendrissants. Elle raconte quelques tranches de son enfance au sein d’une famille de pasteurs, ses boulots d’étudiante en attendant la carrière qui lui semblait bien incertaine, le professionnalisme de son contrebassiste qui persiste à jouer même sur une scène instable, et bien d’autres.

Ces petites histoires ajoutées à une interprétation musicale détendue et sans faille ont créé une ambiance chaleureuse dans cet univers jazz moderne que l’on qualifie parfois de trop cérébral. Ce n’était certes pas le cas avec Elizabeth Shepherd, une artiste qui gagne à être davantage connue. En quittant les lieux à la fin de cette trop courte soirée, plusieurs spectateurs semblaient de cet avis.