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Dans la tanière des Bears of Legend

La formation trifluvienne Bears of Legend propose un folk d’une grande richesse.

Dans la tanière des Bears of Legend

Publié le 06/03/2015

C'est une salle comble de spectateurs fébriles qui se rassemblaient au Cabaret de l'église Sacré-Cœur, le vendredi 27 février dernier. C'est la visite de la formation trifluvienne Bears of Legend qui a produit cet effet sur les mélomanes de la région, lors d'une soirée folk à saveur de rêve, où la musique vous transporte et vous émerveille.

Les sept musiciens du groupe manient entre autres violoncelle, contrebasse, mandoline, piano, accordéon, guitare et percussions amérindiennes, entourant la voix nuancée de David Lavergne. Ils comptent un album à leur actif, Good Morning Motherland, dont ils ont présenté les chansons tant au Festival d’été de Québec qu’au domicile de certains fans, mais aussi sous forme d’un concert improvisé qui a généré sur Internet un engouement instantané.

Ce dernier, loin d’être passager, s’est mué en un succès reposant sur la qualité de la musique de Bears of Legend plutôt que sur l’originalité des procédés utilisés pour la diffuser. Car la formation propose un folk lumineux, tour à tour emphatique ou mélancolique, pesant ou aérien, enjoué ou lancinant. La complexité des mélodies, constituées des multiples couches sonores et de contrastes qui leur apportent profondeur et intensité, se lie intimement aux chœurs et aux envolées du soliste, dans un tout organique.

Les rythmes sont éclectiques, valses sombres, atmosphères planantes et accents de rock se succédant ou s’entremêlant avec fluidité, avec naturel. Si elles évoquent de foisonnants paysages musicaux, les pièces issues de Good Morning Motherland sont également de véritables montagnes russes émotives, emportant public et musiciens de monts en vallées, où les percussions battent comme un cœur.

Car les membres de Bears of Legend ne font pas que jouer. Ils sont littéralement habités par la musique, que l’on imagine sans peine sourdre des pores de leur peau, où s’échapper par le bout de leurs doigts. Et s’ils se nourrissent de l’énergie de la foule, ils la puisent également les uns chez les autres, dans une complicité exacerbée.

Sur scène, ils se rassemblent en un nœud serré, ou bien, se tournant les uns vers les autres, ils deviennent à la fois le spectacle et les spectateurs. Ils jouent pour le public, bien sûr, mais aussi pour eux-mêmes, leur plaisir et leur passion débordant d’une palpable authenticité.

Entre les morceaux, les musiciens entretiennent ce lien chaleureux entre eux et avec la foule au parterre. Surtout par le biais des interventions de David Lavergne, on découvre l’univers de Bears of Legend, ce qui les inspire, les événements qui les ont fait évoluer. Lavergne détaille notamment son rapport à la langue anglaise, qui l’a accompagné toute sa vie grâce à son père, et dans laquelle il se sent plus libre d’exprimer ses sentiments, sans censure. Il en résulte des textes imagés et sensibles, d’une poésie proche de la nature et des états d’âme, nichés dans un écrin musical d’une grande richesse.