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Dans la bulle de Michel Rivard

Michel Rivard convie le public à une soirée baignée d’une douce et lumineuse nostalgie avec son spectacle Roi de rien.

Dans la bulle de Michel Rivard

Publié le 12/12/2014

En compagnie de Michel Rivard, on ne s’ennuie jamais. On rêve, on rit, on chante, comme dans une bulle aux chaudes couleurs pastel.

C’est en effet à une soirée baignée d’une douce et lumineuse nostalgie qu’a été convié le public de la salle Pierre-Legault, le 5 décembre dernier. L’artiste y a interprété les chansons de son plus récent opus, Roi de rien, en plus de puiser dans le répertoire de Beau Dommage et le sien propre, de même que d’apporter sa touche personnelle à des classiques américains ou québécois. Ce fut un très beau concert, complet et généreux.

Michel Rivard entre en scène accompagné de son fidèle Flybin Band (le guitariste Rick Haworth, le bassiste Mario Légaré et le batteur Sylvain Clavette) en plus des choristes Lana Carbonneau et Audrey-Michèle Simard. La formation prend place devant l’image peinte d’une ville, dont les teintes vibreront, changeantes, tout au long d’un concert qui prend les allures d’un long poème.

Car la poésie de Rivard, la magie de ses mots, ne s’arrête pas entre les chansons. L’artiste a planifié chacune de ses interventions parlées, introduisant joliment chacune des pièces par des textes imagés et drôlement intelligents, les liant en un tout fluide et cohérent.

La guitare autour du cou, Michel Rivard est maître en son royaume et il émane de lui une grande impression de calme, de sérénité. C’est dans cet esprit de quiétude et d’humilité qu’il livre des petits bijoux telles les touchantes Et on avance ou encore Styromousse, Mélodie ou Roi de rien.

Inévitable, La complainte du phoque en Alaska réjouit le public qui s’improvise chorale, à l’instar d’une Ginette qui se teinte ici de mélancolie. Le blues de la Métropole se mue en Revolution des Beatles, électrisante, alors que, pour un instant magique, Rivière se fond en une Je voudrais voir la mer magistrale, émouvante.

Ces habiles métissages musicaux créent de précieux moments, très appréciés du public. C’est particulièrement le cas lorsque tout le groupe se réunit autour du micro de Michel Rivard, enchaînant En veillant su’l perron, Only the Lonely et California Dreamin’, tout en douceur. Avec la maîtrise propre à une grande expérience, le folk de Rivard se teinte parfois de jazz, de country ou de rock, sans jamais perdre cette couleur qui lui est propre, celle de la lumière après la pluie.

Ses mots sont un refuge, une échappatoire. On s’y reconnaît, plongeant dans nos souvenirs ou se projetant dans un avenir souhaité, bercé par la lumineuse poésie du quotidien de Michel Rivard. Des textes aux mots simples qui, mis ensemble par la plume extraordinaire de Rivard, génèrent des images, des idées d’une grande beauté, d’une tendre délicatesse. La nostalgie y est omniprésente, mais illumine le tout comme le soleil ocre d’un soir d’automne, qui confère aux paysages banals des allures de forêts enchantées aux couleurs de Polaroid.