La musicienne revenait rencontrer les élèves à Rosemère, lundi dernier, et ses premières paroles furent pour souligner la justesse, la concentration, l’écoute et la musicalité dont ils avaient fait preuve lors du grand événement public tenu sur deux soirs, les 10 et 11 mai, et qui rapportait plus de 21 000 $.
Rieuse, présente et disponible à répondre aux questions des jeunes musiciens en devenir, la chanteuse qui réinventait Le monde est stone et qui a brillé sous la direction des Kent Nagano, Yannik Nézet-Séguin et Paul Nadler, tout en faisant connaître Montréal à travers le monde, revenait sur ses premiers souvenirs en musique en fascinant son petit auditoire.
On a refait son parcours à commencer par le piano et le violon, ainsi que le chant, en passant par son premier concert qu’elle avait entièrement organisé, à l’âge de 24 ans, ainsi que sa première grande robe.
«Psychologue, criminologue… j’aurais fait quelque chose en ogue», répondait-elle à une élève qui la questionnait sur ses intérêts en dehors de la musique. «Je vais chez mon amie et on fait rien ensemble», admettait-elle avec amusement, lorsqu’interrogée sur ses passe-temps favoris.
Et les élèves comprenaient bien cette nécessité de relaxer, après qu’elle les eut entretenus de toutes les difficultés d’interprétation et les multiples voyages imposés par une carrière internationale. Ils sont jeunes, certes, mais ceux-là connaissent ces exigences puisqu’ils sont en concentration musicale.
Deux noms lui venaient, en ce qui a trait à ses chanteurs préférés, Mario Pelchat et Lara Fabian, «Mais pas Justin Bieber!» ajoutait-elle avec un rire franc. La Traviata sempre libera est son air favori, mais n’essayez pas ça, vous allez vous blesser.
Les élèves s’étaient bien amusés à voir cette grande dame faire des bouches fermées, mais l’émotion passait comme un frisson sur le petit auditoire lorsqu’elle entonna pour eux quelques lignes d’opéra.
Le message était subtil, lorsqu’elle admettait être un petit peu paresseuse, mais il se précisait lorsqu’elle ajoutait s’obliger à plus de travail pour vaincre cette inertie. «Je travaille en faisant ce que j’aime», concluait l’invitée devant des enfants qui garderont d’elle le souvenir d’un moment important avec une grande personne.