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Chaleureux Bégin

Christian Bégin se fait volubile, accessible et intéressant.

Chaleureux Bégin

Publié le 26/11/2012

Très impliqué politiquement, socialement et artistiquement, il n’a pas la langue dans sa poche. Ses sorties virulentes ne font pas toujours l’unanimité, mais il demeure l’un des membres les plus appréciés de la colonie artistique québécoise.

Depuis sa sortie de l’Option-Théâtre du collège Lionel-Groulx en 1986, il a touché à tout (et continue de le faire), depuis le théâtre jusqu’à l’animation, en passant par la mise en scène, l’humour, la télé et l’écriture dramatique. Il s’agit bien sûr de Christian Bégin, lequel était de passage à la bibliothèque de Sainte-Thérèse, le 21 novembre, dans le cadre d’une nouvelle Rencontre de la création. Rappelons rapidement le concept: le public est invité à y rencontrer les artistes qui seront de passage prochainement au Théâtre Lionel-Groulx, tout en ayant le privilège de participer activement à une discussion qui suit la période d’entrevue, le tout dans l’atmosphère conviviale de la salle polyvalente de la bibliothèque.

C’est donc dans le sillage de la pièce Après moi, qui sera présentée au TLG, le 24 mars prochain, que se déroulait cette rencontre. Ce troisième texte écrit par Christian Bégin pour les Éternels Pigistes, est joué par l’auteur lui-même, la metteure en scène Marie Charlebois ainsi que Patrice Coquereau, Pier Paquette et Isabelle Vincent, au cœur d’une comédie noire à la structure singulière. En effet, les personnages revivront encore et encore les évènements, explorant les possibles générés par la présence de l’autre, enneigés dans un motel sur la 117, une nuit de tempête.

Ce contact perdu avec son prochain et l’individualisme qui teinte nos rapports, en opposition aux rencontres importantes qui peuvent changer la vie, si on se laisse atteindre par l’autre, voilà l’une des préoccupations de Christian Bégin et qui se retrouve au centre de son écriture. Il en sera d’ailleurs souvent question au cours de cette Rencontre de la création.

On parlera aussi, et surtout, du parcours de Bégin et des personnes qui ont influencé son cheminement: ses parents, qui lui ont appris la passion du travail, mais qui ne comprenaient pas le désir de leur fils de devenir comédien et s’y opposaient; ce professeur, à l’école secondaire, qui lui avait confié le rôle principal de Tarzan, dans la pièce Zone de Marcel Dubé; son amie et ancienne colocataire Isabel Richer, avec qui il s’est découvert une passion pour la cuisine; le metteur en scène Claude Poissant, qui l’a poussé à retrousser ses manches, lors d’une période de découragement au début de sa carrière.

Celle-ci deviendra, on le sait, prolifique et variée, lancée par le succès inespéré de son premier spectacle solo, Que reste-t-il de mes amours, monté par lui-même en 1991 et financé par un prêt à la banque endossé par… son père. On abordera le doute qui accompagne toujours les choix difficiles, mais aussi la conscience du temps qui passe chez celui qui, appréhendant la cinquantaine, se dit toujours «assoiffé de plein de choses» et aussi, évidemment, la responsabilité citoyenne, sujet qui fait s’enflammer l’artiste invité. Volubile, accessible et intéressant, Christian Bégin semble prendre un plaisir sincère à partager ses réflexions et son histoire avec les spectateurs qui boivent littéralement ses paroles.