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Cégeps en spectacle: la 36e finale locale en détail

Cégeps en spectacle: la 36e finale locale en détail

Publié le 16/02/2015

En ce 14 février, il semblait tout indiqué que le thème de la soirée de cette  finale locale de Cégeps en spectacle soit la fête de l’amour.

Les animateurs de la soirée en grande tenue, l’estrade de l’orchestre maison encadrée de ballons rouges, vox-pop et quiz sur le couple, le tout soulignait à la fois la Saint-Valentin et l’ambiance de gala que Maude Tellier-Bélanger, Samuel Bouchard et Sara Déziel ont voulu donner à la soirée.

Avec humour et la participation du comédien Samuel Landry, de même que du «technicien» maladroit Guillaume Choinière-Émard, le trio d’animateurs guide le public entre les numéros, appuyé par la présence solide et efficace de l’orchestre maison et de l’équipe technique. Au cœur de l’événement, bien entendu, les dix numéros que le jury a pu se mettre sous la dent, avant de couronner les vainqueurs.

Les Gars du troisième (Guang Jeong, Gabriel Leduc, Jordan Desjardins et Thomas Mongrain) ouvrent le bal de belle façon, avec un rock riche et texturé, tantôt pesant, tantôt exotique. Ils explorent différents rythmes avec fougue et intensité, deux chanteurs se relayant pour créer différentes dynamiques.

Ils cèdent ensuite le micro à Laura Cousineau qui, accompagnée par le guitariste Zachary Boileau, interprète Éblouie par la nuit, qu’elle emprunte à ZAZ. Sur une guitare délicate, elle offre une interprétation sentie de la pièce, d’une voix particulière qui se brise joliment suivant l’émotion.

À leur tour, Marie-Philippe Lemay et Ludovic Jean proposent leur interprétation des pièces La fuite de Karkwa et Tenir debout de David Portelance, elle au violoncelle et lui à la guitare. On les sent habités par la musicalité des mots et la beauté des mélodies, qu’ils livrent avec d’aériennes ou emphatiques harmonies vocales.

Dans un autre registre, Olivier Laurin y va d’un numéro humoristique relatant son expérience comme moniteur dans un camp d’été pour enfants handicapés. Pince-sans-rire, il va, sous le couvert de gags crus, de réflexions sur les jugements de valeur et les masques que l’on porte en société.

Quant à eux, les jumeaux Félix et Samuel Sabourin transportent le public avec un numéro de conte et de musique traditionnelle québécoise, violon, accordéon et podorythmie au menu. Complices, ils rendent hommage, avec l’entraînant Reel du sirop d’érable, aux personnages marquants de leur municipalité de Ripon, mais aussi à tous les porteurs de la tradition orale et de la langue française.

Puis, c’est avec grâce, un esprit ludique et une bonne dose d’exotisme, que le trio Lalluzal (Catherine Faucher, Charlotte Gemme et Éloïse Roy) ferme la marche avec un numéro de baladi empreint de mystère et d’une sensualité dépourvue de vulgarité.

Enfin, si le prix «coup de cœur du public» existait toujours, l’auteure de ces lignes décernerait sans aucun doute le sien à la formation R.A.P, ou Rêves à porter. Les rappeurs Nervens Demosthene, Daniel et David Mulumba, et la choriste Prali Léger roulent leur bosse depuis déjà plusieurs années, offrant des textes intelligents aux vers habilement tournés, sur des rythmes d’une aussi grande qualité. Pour Cégeps en spectacle, ils électrisent la foule avec deux compositions, la touchante Père absent et la dansante Autour du monde, dans une mise en scène sobre et soignée mettant en lumière leur professionnalisme et leur passion.

Pendant la délibération du jury, les spectateurs ont pu compter sur l’humoriste Charles-Antoine Desgranges, anciennement du collège Lionel-Groulx et étudiant de l’École nationale de l’humour. Ce dernier fait crouler la salle de rire avec son autodérision et ses réflexions inattendues, facilitant ainsi grandement l’attente du grand verdict.