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Carmina Burana, une interprétation magistrale pour une œuvre réputée

Quelque 150 Chanteurs de Sainte-Thérèse étaient sur scène

Carmina Burana, une interprétation magistrale pour une œuvre réputée

Publié le 01/06/2015

En interprétant la célèbre œuvre de Carl Orff, Carmina Burana, c’est un véritable hommage à la musique classique dite contemporaine qui a été présenté par les Chanteurs de Sainte-Thérèse, à l’église de Sainte-Thérèse-d’Avila, vendredi soir dernier. Un pari réussi à en juger par le tonnerre d’applaudissements qui a fermé le concert.

«Les œuvres que vous entendez ce soir sont bien différentes des œuvres sacrées que nous présentons généralement. Très contemporaines, elles apportent un souffle nouveau à la musique classique», avait prévenu Louise Lalonde, la présidente des Chanteurs de Sainte-Thérèse.

De fait, ce long ensemble de cantates-opéras célébrant les plaisirs terrestres et le cycle des saisons a été composé en 1935 par l’allemand Carl Orff. Sur les sonorités modernes, le compositeur s’est amusé à mélanger aussi le langage, offrant des textes en latin, en vieux français et en moyen haut-allemand.

Pour la petite histoire, on dit que ces recueils de 24 poèmes médiévaux et mis en musique ont disparu pendant la guerre et qu’ils auraient été retrouvés dans le monastère de Beuren, en Allemagne.

Pour rendre grâce à cette magistrale œuvre classique, le chef d’orchestre Michel Brousseau avait invité deux réputés pianistes italiens, soit Lorenzo Di Bella et Gianluca Luisi, qui se sont illustrés sur la scène internationale à de nombreuses occasions.

Ces derniers ont démontré toute l’étendue de leur talent et de leur expérience en offrant une interprétation singulière de  la 3e Symphonie en mi bémo majeur Éroica, de Beethoven et de la Symphonie de psaumes de Stravinsky, les deux œuvres programmées en première partie.

Présentée en seconde partie, l’œuvre de Off a quant à elle permis d’entendre trois virtuoses canadiens du chant classique : la soprano à la voix cristalline Ania Hejnar, le ténor Antoine Bélanger ainsi que le baryton Jeffrey Carl, lequel détient une réputation mondiale.

Ces trois chanteurs possèdent un réel don, si bien qu’on aurait aimé les entendre davantage. Mais l’œuvre ne s’y prêtait pas.

Et que dire des Chanteurs de Sainte-Thérèse, une chorale qui est aussi une entité de l’Orchestre philarmonique du Nouveau Monde, également dirigé par Michel Brousseau et dont la réputation de chef d’orchestre n’est plus à faire. Judicieusement placés et visiblement bien préparés, les 150 chanteurs ont montré qu’ils étaient dignes de se prêter à un répertoire d’envergure.

Petit bémol à ce magnifique concert, la scène. Le malencontreux plateau installé au dessus des marches pour recevoir le chef d’orchestre souffrait d’un manque de stabilité, laissant entendre régulièrement ses claquements de pieds.

N’empêche que le concert a été hautement apprécié par les spectateurs. La salve d’applaudissements a tellement résonné fort que les membres de l’orchestre sont revenus pour offrir pour une troisième fois O Fortuna, le plus connu des poèmes de Carmina Burana.

Nul doute que son célèbre compositeur, qui n’avait d’ailleurs pas de formation académique, aurait été ému d’entendre cette interprétation de son œuvre figurant parmi les plus connues du répertoire musical classique à travers l’histoire.