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Brahms: captivantes montagnes russes musicales

Les quatre chœurs de la Société philharmonique du Nouveau Monde

Brahms: captivantes montagnes russes musicales

Publié le 17/06/2014

C’est un rassemblement musical des plus importants et des plus impressionnants qui s’est tenu le samedi 7 juin dernier, à l’église Sainte-Thérèse-d’Avila.

Sous la direction inspirée de Michel Brousseau et la présidence d’honneur de l’ancien maire Élie Fallu, se réunissaient en effet les Chanteurs de Sainte-Thérèse, le Chœur philharmonique du Nouveau Monde ainsi que le Chœur classique d’Ottawa, dans la présentation magistrale du Ein deutsches Requiem de Johannes Brahms. Aux choristes se joignaient la soprano Maria Knapik, le baryton Pierre-Étienne Bergeron, les pianistes Danielle Maisonneuve et Jean Desmarais, de même que la percussionniste Mélissa Lavergne.

On dit que ce requiem de Brahms se distingue d’autres pièces du même acabit par son caractère plus humaniste que religieux. Bien qu’il s’inspire de passages de la bible luthérienne, il se concentre plutôt sur la vie que sur la fin de celle‑ci, célébrant les valeurs humaines plutôt que d’insister sur le salut et la rédemption de l’Homme. Ces choix assumés par le compositeur imprègnent les chants funèbres du Ein deutsches Requiem de douceur et d’espoir, de lumière et de gloire. Sous la coupole du prolongement de la nef, les chœurs réunis de la Société philharmonique du Nouveau Monde transmettent le tout avec une grande cohésion, une maîtrise absolue et une passion contagieuse.

La seule arrivée des 135 choristes, deux solistes et trois musiciens impressionne déjà, alors qu’ils prennent place dans le très beau décor qu’offre l’église Sainte-Thérèse-d’Avila. Guidées par un seul chef d’orchestre, toutes ces voix s’élèvent dans cette solennité et cette grandeur caractéristiques de la musique liturgique. Transportées par l’acoustique sans pareille de l’église, les voix et les notes emplissent l’espace, et il semble alors aisé de comprendre pourquoi il est coutume d’utiliser une telle musique pour s’adresser à son Dieu.

D’un premier mouvement aérien et émouvant, on passe à un second plus sombre, organique. Puis, du troisième au quatrième mouvement, on explore le passage du tourment vers une gloire angélique, traduite par une cascade vocale, de cristallines envolées ininterrompues, des percussions comme le tonnerre vers un piano léger et délicat.

Les interventions des solistes Maria Knapik et Pierre-Étienne Bergeron aux cinquième et sixième mouvements traduisent une émotion vibrante, une certaine urgence dans la montée dramatique des séquences, toujours appuyés par le chœur et les musiciens, pour des moments d’une grande intensité. Un septième mouvement conclut le concert, terminant le tout dans la douceur tranquille plutôt que dans l’éclat glorieux, pour une finale d’une lumineuse mélancolie.

Captivantes, ces montagnes russes musicales! Étonnantes, aussi, évoquant une pléthore d’images par la seule musique et les sonorités de la langue allemande façonnée par la structure classique du requiem. La Société philharmonique du Nouveau Monde nous transporte ainsi dans un foisonnement vocal, une effervescence musicale aux contrastes marqués pour un grand impact émotif, aux harmonies riches et complexes qui semblent parfois transcender la réalité.