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Avec l’ouvrage Ma vie rouge Kubrick: Simon Roy et Stanley Kubrick maintenant indissociables

L’auteur de Ma vie rouge Kubrick

Avec l’ouvrage Ma vie rouge Kubrick: Simon Roy et Stanley Kubrick maintenant indissociables

Publié le 17/11/2014

À l’âge de 10‑11 ans, le jeune Simon Roy découvre, un soir où sa mère était en visite chez des voisins habitant tout juste en face de la maison familiale, le film L’enfant lumière, version française du film The Shining, réalisé par Stanley Kubrick.

En fait, le jeune Simon, qui s’amuse à passer d’une chaîne à l’autre, ne voit qu’un court extrait du film en question, présenté ce soir‑là à la télévision, celui où le chef cuisinier Dick Hallorann demande au petit Danny: «Tu aimes les glaces, canard?» Ce court moment aura été suffisant pour créer chez le jeune Simon une fascination étrange qui, 35 ans plus tard, est toujours bien présente.

Et 35 ans plus tard, le jeune Simon devenu adulte signe un premier roman qui, justement, a pour propos le film The Shining que Kubrick avait adapté à partir d’un roman de Stephen King. Plus qu’un essai, l’ouvrage en question, intitulé Ma vie rouge Kubrick et publié par la réputée maison d’édition Boréal, est aussi un roman puisque l’auteur mêle, au travers les pages, une histoire inspirée de tragédies familiales. La réalité se mêle ici à la fiction, comme un jeu de miroirs.

L’ouvrage de 176 pages, disponible depuis le mois de septembre, a connu depuis un accueil des plus favorables. À un point tel que l’auteur est l’un des finalistes pour le Grand Prix du livre de Montréal, attribué par la Ville de Montréal à un auteur ou un éditeur de Montréal. Outre Simon Roy, quatre autres auteurs sont aussi finalistes pour ce prix qui vaudra à son gagnant une bourse de 15 000 $.

Mais, revenons au film The Shining, que Simon Roy verra d’un bout à l’autre qu’une dizaine d’années plus tard. Depuis, il a vu, revu et revu le film plus d’une quarantaine de fois. Normal puisqu’à titre de professeur de littérature au collège Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, et cela depuis 20 ans, ce film fait partie des matières de ses enseignements, année après année, semestre après semestre.

«Au retour de la grève étudiante en 2012, j’ai eu à effectuer beaucoup de surveillance alors qu’il fallait que les élèves complètent leur session. J’en ai profité pour annoter sur ordinateur mes observations sur le film de Kubrick. Après avoir écrit 84 courts chapitres, j’ai envoyé mon manuscrit au chroniqueur Robert Lévesque, qui dirige la collection Liberté grande chez Boréal, non pas pour être publié, mais pour qu’il me donne son avis sans qu’il mette de gants blancs», raconte, en entrevue celui qui réside à Sainte-Marthe-sur-le-Lac depuis trois ans.

Et Robert Lévesque aime énormément ce qu’il lit, mais estime qu’il y manque une morale philosophique, quelque chose de personnel à l’auteur. Simon Roy se remet à l’ouvrage et la tuerie survenue à l’école primaire Sandy Hook, aux États‑Unis, où 27 personnes sont tuées par un désaxé, donne un élan final à ce à quoi ressemblera ce premier roman à vie. «J’ai écrit trois versions du roman en cinq mois. Je gardais cela en moi et me réfugiais au sous‑sol pour écrire. Ma blonde pensait même que je tchattais avec d’autres femmes. Je lui ai montré le manuscrit pour éviter un drame familial…», ajoute l’auteur.

Et puis, comme si cela n’était suffisant que de compter sur les conseils de Robert Lévesque, la maison d’édition Boréal décide de le publier. «Moi, je n’avais même pas envisagé cela. Je me disais que j’allais envoyer par après mon manuscrit à d’autres éditeurs. Être publié par Boréal, c’est comme me retrouver avec le grand club des Canadiens de Montréal, plutôt que dans les mineures», mentionne Simon Roy, encore tout excité et surtout heureux des bonnes critiques qu’il a reçues depuis la sortie de Ma vie rouge Kubrick.

Trente-cinq ans plus tard, force est de constater que les noms de Stanley Kubrick et de Simon Roy sont maintenant unis à jamais. Et gageons que s’il devait remporter ce Grand Prix du livre de Montréal, lundi prochain, il célébrera la chose avec une bonne glace! Et qu’il aimera cela! Pour l’heure, Simon Roy dit qu’il garde les orteils bien croisés…