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Photo Marrie-Ève Larente (courtoisie)

François Chénier interprète le personnage de Normand, dans Ladies Night.

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Frédéric Pierre, François Chénier, Luc Senay et Guillaume Lemay-Thivierge dans une scène de Ladies Night.

Ladies Night: avant que tombe le rideau

Publié le 12/07/2019

Ce n’est pas la première fois qu’on annonce les dernières représentations de ce spectacle qui tient la route depuis 2001. Chaque fois qu’on a tenté le coup, la pression populaire fut si forte qu’on n’a eu d’autre choix que de relancer la machine. À peine a-t-on changé la distribution et François Chénier, qui s’y trouve depuis le début, en parle encore avec un plaisir manifeste.

Ladies Night, qui porte néanmoins la mention Last Call!, cette fois, c’est l’histoire de cinq gars d’une ville ouvrière qui se retrouvent au chômage après le déménagement, au Mexique, de l’entreprise qui les embauchait. Le passage d’un spectacle de striptease masculin dans leur région, et surtout l’impact de la chose auprès des femmes de leur entourage, leur fait songer qu’ils pourraient en faire du pareil. Ils s’adressent alors à Glenda (Sylvie Boucher), une danseuse retraitée, pour être guidés et conseillés dans leur démarche.

«Le comique vient de là. On voit tout le travail qu’ils ont à faire pour y arriver, eux qui n’ont vraiment pas ce qu’il faut et qui abandonnent même l’idée en cours de route» , exprime le comédien qui souligne ne pas avoir été contraint d’apprendre à danser comme un pied pour se coller à son personnage. «C’était déjà acquis. C’était même un prérequis pour avoir le rôle» , rigole-t-il.

À la sauce québécoise

Le spectacle Ladies Night a été mis sur pied à la suite du succès remporté par le film américain The Full Monty (1997), lui-même tiré d’une pièce néo-zélandaise écrite par Anthony McCarten et Stephen Sinclair. C’est cette version, traduite et adaptée à la québécoise par Denis Bouchard, qui en signe la mise en scène, que vous verrez au Zénith et que le comédien décrit comme un freak show théâtral qui effleure parfois des thèmes porteurs d’une certaine gravité (détresse morale, sociale, familiale) qui passent bien la rampe parce que le propos n’est jamais souligné à grands traits.

Dans Ladies Night, François Chénier incarne Normand, le genre de personnage qui, dans un groupe, est là sans que l’on sache pourquoi. Il suit les autres. «C’est le plus timide, le plus réservé, mais étonnamment, dès que les répétitions commencent, c’est celui qui est le plus volontaire. Il n’a aucun jugement sur lui-même» , dira-t-il à propos de ce personnage qu’il aborde toujours sous cet angle, même après 18 ans.

Pleine liberté

«L’acteur peut évoluer à travers un personnage, mais pas l’inverse. Chaque fois que je le reprends, je me dis que c’est le même Normand, mais avec moins de cheveux et un peu plus de poids» , résume François Chénier qui, dans cette mouture de Ladies Night, donne aussi la réplique à Luc Senay, Guillaume Lemay-Thivierge, Frédéric Pierre et Marcel Leboeuf.

Ce spectacle, dira François Chénier, se veut par ailleurs un espace de pleine liberté pour les acteurs qui franchissent allègrement le fameux quatrième mur, pour autant que l’exercice amène un effet comique. «On ne peut pas faire ça avec tous les spectacles, mais avec Ladies Night, c’est possible. On se dit souvent qu’on donne l’exemple de tout ce qu’il ne faut pas faire au théâtre» , dit-il, ajoutant que, ce faisant, on évite la redondance, on se surprend les uns les autres et on évite de tomber sur le pilote automatique. C’est de cette façon, dira-t-il, que le spectacle a évolué au fil du temps. De toute manière, le metteur en scène Denis Bouchard n’est jamais bien loin pour rappeler sa troupe à l’ordre si les choses risquent de déraper.

Devant ce spectacle où tous les travers des hommes sont soigneusement exposés, nous dit François Chénier, on rit beaucoup, autant les femmes que les hommes. Beaucoup de spectateurs reviennent d’ailleurs s’y tordre les boyaux, dont une spectatrice de Drummondville, qui a vu le spectacle 17 fois.

«Les gens savent tous que rire, ça fait du bien. Ce qu’ils ne savent peut-être pas, c’est que rire autant, c’est comme une thérapie» , suggère François Chénier, en guise d’invitation.

Ladies Night s’arrêtera au Zénith, les 19 et 20 juillet. Pour rejoindre la billetterie: [http://lezenithsteustache.ca].