En marge de l’exposition Signé Papy, le service des loisirs des Centres Drapeau et Deschambault propose un atelier d’art-thérapie à ses résidents-artistes, le mardi 17 septembre, de 13 h à 16 h, à la bibliothèque municipale sise au 339, chemin de la Grande-Côte.
Les participants pourront également y apporter une de leurs toiles afin de discuter de leur démarche et de leur cheminement artistique. En entrevue, d’ailleurs, Clément Gravel a parlé des vertus thérapeutiques de l’art pour les personnes âgées, appuyant ses dires d’une anecdote pour le moins probante: «Un homme de 88 ans m’a confié qu’après avoir lu mon histoire dans les journaux, à la suite du décès de son épouse, il a décidé de réaliser un vieux rêve: il s’est acheté un violon, il s’est inscrit à des cours et il envisage même de donner des concerts!» 
Pour obtenir de l’information ou pour vous inscrire à l’atelier du 17 septembre, contactez Julie Trudel, au 450 433-2777, poste 63496, ou par courriel, à l’adresse suivante: <a title="Écrire à julie.trudel.lddm@ssss.gouv.qc.ca" href="mailto:julie.trudel.lddm@ssss.gouv.qc.ca">julie.trudel.lddm@ssss.gouv.qc.ca</a>.

Blainville en fête, le rendez-vous familial et festif de la saison estivale, était de retour sur le site du Parc équestre, le samedi 24 août. C’est plusieurs milliers de personnes, d’ici et de l’extérieur, qui ont convergé sur ces lieux, afin de profiter d’une journée ensoleillée, d’activités gratuites et nombreuses, ainsi que de prestations musicales qui auront permis de découvrir de fabuleux talents de la région.
Le tout a débuté sur le coup de 10 h, alors qu’une trentaine d’activités était offerte pour tous les goûts et tous les âges. Au programme, jeux pour enfants (zone d’escalade, tour-araignée, jumpaï, jeux gonflables, etc.), animations diverses pour les plus vieux (arc et flèches et lancer à la hache, entre autres), en plus d’un marcher d’artisans locaux, de la présence de camions de rue, via une zone gourmande, et de fameuses balades en train électrique.
<h3>De la musique!</h3>
Deux représentations du spectacle Les Petites tounes Dans l’univers avaient lieu en journée sur la scène secondaire, alors que sur le coup de 17 h, la formation GRROOP jouait des classiques d’hier et d’aujourd’hui, à saveur de rock, sur ces mêmes planches, pour le plaisir de nombres de visiteurs.
Ensuite, place aux gagnants du concours Blainville en chanson 2019, qui ont tous offert de magnifiques prestations sur la grande scène, dès 20 h. Pour la plupart d’entre eux, il s’agissait d’une première présence devant une foule aussi bien garnie, comme l’a bien remarqué l’animateur de la soirée, le comédien Emmanuel Auger.
Ce dernier, reconnu pour sa fougue et son sens de l’humour, a présenté le duo originaire de Chapais, 2Frères, invités principaux de la présente édition. Après l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-le-Richelieu, Mirabel en fête, le Festival du bleuet de Dolbeau-Mistassini, le Festivoix de Trois-Rivières et les Francofolies de Montréal, pour ne nommer que ces événements majeurs québécois, une visite à Blainville en fête s’imposait, pour ceux qui ont vendu plus de 115 000 albums jusqu’ici, en carrière.
Les artistes, acclamés dès leur arrivée sur les planches, ont livré leur tout nouveau spectacle, un ultime rendez-vous en plein air cette année pour eux, ainsi que des titres de leur plus récent album, La route. Les milliers de convives ont eu droit à une veillée énergique et mémorable, ayant assisté aux prestations de nombreux succès radiophoniques, tels que Maudite promesse, Nous autres, Qu’est-ce que tu dirais? , 33 tours et Comme avant.
«Je souhaite remercier nos employés, qui ont travaillé fort pour faire de ce site, un endroit exceptionnel où se rassembler. Merci à nos commanditaires et partenaires, sans qui tout ça ne serait pas possible année après année. Bravo aux gagnants de Blainville en chansons 2019, qui nous ont offert de très belles prestations. Enfin, bonne soirée à vous tous, j’espère que vous êtes prêts pour un excellent spectacle!» a déclaré le maire de Blainville, Richard Perreault, avant de laisser les planches à Érik et Sonny, accompagnés par leurs musiciens.
Au final retentissait le traditionnel feu d’artifice pyromusical, de quoi terminer cette soirée en beauté.

Le duo 2Frères comble une mer de visiteurs

Papy, c’est Clément Gravel, né à Chicoutimi il y a 95 ans, qui a croisé la route de Pauline, dans le Vieux-Québec des années 1940, une sorte de coup de foudre qui les a menés jusqu’à l’église, robe blanche et confettis, à l’aube d’un mariage heureux sur lequel est passé un gros nuage, il y a trois ans.
«Pauline, c’était mon tout, mon ensemble. Quand elle est tombée malade, je passais plusieurs fois par jour à l’hôpital. Le jour comme la nuit. Elle pleurait tout le temps. J’essayais de la consoler comme je pouvais. Un jour, sans rien dire, elle m’a donné un paquet, raconte Clément Gravel avec émotion. De retour chez moi, je suis descendu au sous-sol et je l’ai ouvert. Il y avait une toile, des pinceaux et des tubes d’acrylique. Je me demandais bien à qui elle voulait que je remette ça!» 
<h3>Le sourire de Pauline</h3>
Cette nuit-là, incapable de dormir, Clément est retourné au sous-sol, dans sa maison de Saint-Nicolas de Lévis, il a étalé sur une table le matériel d’artiste qui lui était finalement destiné, et s’est mis à jouer sur la toile avec les couleurs, composant un tableau au bas duquel il a apposé ce qui deviendrait sa signature d’artiste: Papy. «J’ai essayé de peindre un poème, puis je suis retourné me coucher» , résume celui qui, s’il n’avait jamais tenu un pinceau, avait souvent joué de la plume pour exprimer son amour à Pauline.
«Quand je me suis réveillé, j’ai regardé ça et je me suis dit que ça correspondait assez bien à la pensée que j’avais eue au moment de le faire. J’ai décidé de l’apporter à Pauline. Quand elle a vu le tableau, elle a souri. C’était la première fois depuis qu’elle était entrée à l’hôpital. Je me suis dit: quel remède!» , s’enflamme Papy, qui s’est aussitôt précipité dans une boutique de matériel d’artiste où il a fait une véritable razzia.
«J’en ai acheté des pinceaux, des toiles et de la couleur! C’est là que tout a commencé» , de dire celui qui, par la suite, se lèverait pratiquement toutes les nuits pour peindre à larges traits des tableaux (portraits, paysages, scènes maritimes, abstractions chromatiques, animaux, puis des fleurs à profusion parce qu’elle aimait ça) destinés à faire sourire Pauline, le matin venu. Et Pauline souriait. «J’ai alors dit à mon épouse: je vais peindre l’histoire de notre vie. Chaque fois que je vais t’apporter un tableau, il faudra que tu devines ce que j’ai voulu dire» , exprime l’artiste. Une toile par nuit… comme un conte.
<h3>Poursuivre la conversation</h3>
Pour l’aider un peu, Clément apposait un titre sur chaque toile, chose qu’il continue à faire, même si Pauline n’est plus là (elle est décédée le 1 mars 2016), afin de donner une piste à celui ou celle qui les observe. «Quand on s’attarde devant un de mes tableaux, il finit par révéler ma pensée» , propose l’artiste.
«Quand mon épouse est décédée, j’ai continué» , reprend Papy, qui perçoit dans sa démarche une façon de poursuivre la conversation avec Pauline. La peinture lui a même permis d’amener cet échange à un autre niveau, de s’ouvrir davantage à elle et d’une tout autre manière. La peinture lui permet aussi, puisqu’il s’ennuie chaque jour de son amoureuse, de sourire malgré tout.
<h3>Le chagrin et l’amour</h3>
Mais que serait-il advenu si, au lieu de tout cela, Pauline lui avait tendu une flûte, un harmonica ou une guitare? «J’imagine que ça aurait été la même chose! Aujourd’hui, je donnerais des concerts!» de s’esclaffer Papy, en s’imaginant qu’il aurait pu assembler des notes pour chanter à sa belle les sérénades nocturnes composées expressément pour elle.
Parce que le véritable moteur de tout cela, philosophe-t-il, ce fut initialement le choc du chagrin et de l’amour. «Mais je suis surpris de l’effet que ça a produit» , dit-il, puisque les tableaux de Papy sont en demande et sont régulièrement exposés, comme ce sera le cas, du 28 août au 29 septembre, à la bibliothèque municipale de Rosemère, sous le titre Signé Papy.
Exposés, mais pas à vendre. On parle d’une conversation entre amoureux. Trop personnel. «C’est comme les poèmes que je lui écrivais. Ou les pages de son journal intime qu’elle me donnait à lire» , souffle-t-il, en mesurant la chance qu’ils ont eue de se rencontrer et de s’aimer pendant toutes ces années. Des poèmes que vous pouvez voir et peut-être ressentir, si vous vous en donnez le temps.

Atelier d’art-thérapie