«Quand j’ai débuté, en 1967, jamais je n’aurais pensé, et je le dis sans démagogie, que je ressentirais le même plaisir à chanter, 42 ans plus tard», confie-t-il d’emblée, donnant le ton à une entrevue orientée sur le plaisir de monter sur scène et la chaleur du public québécois. «C’est d’abord un plaisir égoïste, car pour moi, être sur scène, c’est comme léviter 20 centimètres au-dessus du sol», illustre-t-il.
C’est un moment de grâce dont il ne saurait se passer, malgré les années qui passent. «Jacques Brel s’est un jour retiré de la scène. Il faut dire qu’il avait une force de caractère incroyable. Moi, je ne saurais me priver de ce plaisir», admet-il. C’est donc volontiers et avec un enthousiasme sans cesse renouvelé qu’il remonte sur scène, soir après soir. «Cet éternel recommencement, je l’adore», souffle-t-il.
Dans les rues de Montréal
Tout juste débarqué à Montréal, Salvatore Adamo, au moment de l’entrevue, profitait d’un magnifique week-end d’automne (avant l’amorce de sa tournée, le 19 octobre dernier) pour déambuler dans les rues de Montréal, jouer au badaud, savourer ce temps arrêté qui règne dans le Vieux-Montréal et visiter quelques galeries d’art, au gré du moment et de l’envie.
«Chez vous, il y a cette convivialité qu’on ne retrouve pas ailleurs. Je dirais même qu’à la base, si on n’est pas averti, on a vraiment l’impression que vous nous mettez en boîte», s’exclame-t-il. Or, force est d’admettre qu’il n’en est rien. La sincérité, la gentillesse et le respect témoignés par les gens n’ont rien de forcé et sont au contraire bien authentiques. À l’image des gens de la Belgique, son pays d’adoption, remarque-t-il. «Reste que la spécificité des gens du Québec réside dans leur chaleur extraordinaire. Je le dis, encore une fois sans démagogie, le public québécois est le plus beau public francophone au monde», lance-t-il.
Sur scène
Dans le cadre de sa tournée québécoise, laquelle se poursuit jusqu’au 8 novembre, Salvatore Adamo interprétera ses grands succès et profitera bien sûr de l’occasion pour présenter son album de succès revisités, Le bal des gens bien, lancé le printemps dernier et déjà certifié disque d’or en France. Au total, 18 classiques qu’Adamo interprète en duo avec des artistes de tout horizon, comme cette reprise de C’est ma vie, enregistrée en compagnie d’Isabelle Boulay.
De passage sur la scène du Théâtre Lionel-Groulx, le jeudi 29 octobre, à 20 h, Salvatore Adamo poursuivra ensuite sa tournée québécoise jusqu’à la Place des Arts, 10 jours plus tard. «Comme ça, je serai certain de repartir le cœur et la tête pleins de mon public québécois», termine-t-il.