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Là aussi, il faut réinventer la roue

Sébastien Gauthier, coordonateur de l’École de Théâtre professionnel du Collège Lionel-Groulx. (Photo Claude Desjardins)

Là aussi, il faut réinventer la roue

Publié le 10/06/2020

En plus de participer à la gestion du Petit Théâtre du Nord, Sébastien Gauthier porte, depuis deux ans, le chapeau de coordonateur de l’École de Théâtre professionnel (ÉTP) du Collège Lionel-Groulx, une institution qui a également été malmenée par la COVID-19.

«Les finissants de cette année n’ont pas joué les deux derniers spectacles et ceux de l’an prochain ne les joueront pas tous», résume celui qui, par les temps qui courent, doit aussi penser, avec ses collaborateurs, à tous les scénarios possibles et impossibles en vue de l’année 2020-2021.

Des stages de jeu au PTDN?

«Le gouvernement nous pousse à donner de la formation à distance, alors que nous défendons plutôt une approche présentielle. Notre Directeur des études nous appuie, mais si le ministère statue qu’il n’y aura pas plus que 30 % de présence, on sait très bien qu’on ne peut pas monter un spectacle dans ces conditions», explique Sébastien Gauthier qui, parce qu’il porte bien ses deux chapeaux, a imaginé la possibilité, par exemple, de tenir des stages de jeu au Petit Théâtre du Nord, lesquels impliqueraient les étudiants de l’ÉTP et les metteurs en scène qu’on avait invités en vue de la prochaine saison, en collaboration avec la compagnie Jean Duceppe et ses auteurs en résidence. «Ceux-ci pourraient écrire des scènes avec les étudiants. Ça leur permettraient d’expérimenter la dynamique de création que nous vivons au PTDN», suggère Sébastien Gauthier qui précise avoir obtenu une réponse positive de la part de toutes les parties impliquées. D’autant plus que la distanciation physique serait plus facile à gérer au PTDN qu’au Collège Lionel-Groulx.

Un pied de nez au virus

On ne manque pas d’idées, dans le milieu du théâtre, un art qui se renouvelle continuellement et qui s’adapte à toute les situations. Au Théâtre Lionel-Groulx, qui pourra techniquement accueillir exactement 110 spectateurs si les règles de distanciation demeurent, Sébastien Gauthier prévoit la tenue d’un spectacle réunissant, en décembre, 27 interprètes de l’ÉTP autour du metteur en scène Philippe Boutin. «Imagine les contraintes qu’on a. On s’est dit : on le fait quand même. On fait un pied de nez au virus, relate le coordonateur. Tu me demandes de créer dans la contrainte? Aucun problème. Mais ne me demande pas de changer mon art en faisant du théâtre filmé.»

Toujours cette idée de garder le contact avec le public, de renouveler les méthodes d’enseignement, de réinventer la roue. Tout en prêtant le flanc à une possible deuxième vague.

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