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Les 100 000 bouteilles de M. Coco

(Photo Michel Chartrand)

Les 100 000 bouteilles de M. Coco

Publié le 19/12/2008

Pour amasser 100 000 bouteilles en une année, M. Coco n’est pas un buveur, mais un marcheur. Chaque matin, depuis 14 ans, ce préretraité parcourt plus d’une dizaine de kilomètres par jour afin d’amasser bouteilles et canettes avec les languettes, qu’il troque pour venir en aide aux plus démunis.

Ce n’est pas la première fois que nous vous parlons de Jacques Lévesque, dont le surnom de M. Coco lui provient de trois opérations conséquentes à un arrêt cardiovasculaire qui ont découpé sa calvitie. C’est donc en 1994 qu’il devait repenser sa vie à partir d’un horaire stable et qu’il s’est mis à marcher pour sa santé.

Or, c’est la multitude de canettes et de bouteilles jetées dans la nature de son parcours qui le dérangeait et, plutôt que d’appeler une ligne ouverte pour chialer, M. Coco s’est mis en tête de rendre utiles ces choses désagréables. Muni d’un petit chariot, le voilà qui se met à remplir le cabanon de sa résidence de Boisbriand, avec l’idée d’en faire une manne pour les plus démunis.

Dans son aventure caritative, M. Coco s’acoquinera avec Diane Turgeon, de la paroisse Notre-Dame-de-la-Paix, ainsi que Daniel Richer, de la Boucherie Côté. Avec la vente de ses bouteilles, M. Coco achète donc des coupons à la boucherie, que la paroisse redistribue à ses gens dans le besoin. Le boucher se charge de fournir de la viande et même du pain et des tartes pour 15 jours à ces gens que leur bienfaiteur ne rencontrera pourtant jamais, par pudeur. «Soutenir la pauvreté dans leurs yeux doit être terrible, ce serait humiliant», dira l’homme qui se pose en modèle pour le geste, mais sans jamais pécher par prétention.

Lors de notre première rencontre, il s’était donné cet objectif de 100 000 bouteilles et, fidèle comme un seul homme, il nous reparlait pour remercier ceux qui lui donnent bouteilles et canettes à Boisbriand, mais aussi à Lorraine et Saint-Joseph-du-Lac, de même qu’à Blainville.

Ce sont donc 100 000 bouteilles et canettes, pour une valeur de 5 000 $, que récoltait notre pèlerin, pour un total de 650 000 items qui lui ont permis de redistribuer 32 500 $. Avec les languettes, il procure un fauteuil roulant à des handicapés et M. Coco aura donné 4 000 $ aux œuvres de la paroisse et un autre 1 000 $ à des œuvres telles Opération enfant soleil.

Tout ce que M. Coco demande en fait, si son exemple éveille la générosité en vous, c’est que vous fassiez un don, en argent ou en nourriture, à la paroisse Notre-Dame-de-la-Paix. «En cette époque de l’année et au bord d’une récession, il y a de plus en plus de gens seuls et dans le besoin. J’espère que mon exemple va ouvrir les yeux, les cœurs et les portefeuilles des citoyens capables de faire un don. Pour moi ce serait un beau cadeau de Noël et une façon de me dire merci.»