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Une tragédie évitée de justesse: <em>«C’est moi qui t’ai vu en premier»</em>

Les parents de William

Une tragédie évitée de justesse: «C’est moi qui t’ai vu en premier»

Publié le 13/02/2014

Deux garçons énergiques comme on les veut, une petite blondinette qui séduisait tout le monde en rigolant et des parents qui n’ont d’yeux que pour ces trois‑là, voilà ce que deux policiers et une policière ont sauvé in extremis, le 18 mai dernier.

«On est toujours les premiers arrivés», nous confiait un policier quant à cet appel auquel les patrouilleurs Nicolas‑Yan Charbonneau, Yannick Horion et Sophie Pilon répondaient un samedi matin, à 7 h 22, signalant de la fumée au 81, rue St‑Charles, à Sainte‑Thérèse.

L’appel d’urgence logé au 9‑1‑1 venait d’une voisine qui observait une épaisse fumée et qui savait que des personnes se trouvaient à l’intérieur de l’appartement.

Il fallait donc absolument pénétrer dans l’immeuble, même si les policiers ne disposent pas de l’équipement requis pour ce faire et qu’ils n’ont qu’une formation sommaire en intervention dans les incendies.

Les cinq membres de la famille gisaient inconscients sur le plancher de cuisine que les patrouilleurs atteignirent par la porte arrière. La fumée noire était déjà épaisse et l’on a sérieusement craint pour la vie de trois des cinq victimes, qui s’en tirent finalement avec quelques brûlures à traiter.

On a immédiatement vu l’émotion remonter en surface, mercredi dernier, au poste de Lorraine, lorsque la petite et ses deux grands frères ont retrouvé les agents en uniforme.

«C’est moi qui t’ai vu en premier», confiait l’un des agents à l’aîné de la famille en perdition, que les ambulanciers ont vite évacuée du sinistre pour hospitalisation. Les enfants, comme les parents d’ailleurs, n’avaient que peu de souvenirs du moment que les intervenants revivaient avec une évidente charge émotive.

Toute la famille va bien. Les enfants ont une nouvelle école et la maman nous confiait que la direction avait même eu l’obligeance de les retirer de la classe, au moment d’une simulation d’alerte d’incendie. La résilience fait le reste.

Au demeurant, il était évident que les policiers et la policière voulaient revoir la petite Myriade, qui n’a que 4 ans, et ses deux grands frères, Mathis qui a 8 ans et William, 11 ans.

On a remis des fleurs aux parents et des sacs-cadeaux aux enfants pour faire un dernier évènement heureux de ce qui aurait pu être une horrible tragédie.

La rencontre avec la famille, animée par le sergent Martin Charron, de la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville, n’avait rien de protocolaire et l’inspecteur Francis Lanouette tenait à souligner l’évènement en concluant simplement: «Voilà pourquoi on aime notre travail.»