logo journal nord-info
icon journal
Un cadeau du ciel: invasion d’oiseaux nordiques dans notre région

Le durbec des sapins raffole notamment des fruits du pimbina

Un cadeau du ciel: invasion d’oiseaux nordiques dans notre région

Publié le 27/11/2012

De magnifiques oiseaux comme le durbec des sapins, le gros-bec errant et le jaseur boréal sont observés depuis quelques semaines dans plusieurs régions du Québec, dont les Basses-Laurentides.

Certains observateurs déploraient avec mélancolie l’absence, depuis plusieurs années, de ces espèces nordiques. La présence de ces beautés ailées est un cadeau du ciel en cet automne, selon un ornithologue de la région.

Le durbec des sapins, de la taille d’un merle d’Amérique, s’illustre par sa parure rouge teintée de rose, découpée par des ailes grises aux barres blanches. Le style de la femelle et des jeunes oiseaux est plus discret, marqué par un ventre grisâtre et une tête verdâtre et brunâtre.

Le gros-bec errant présente une silhouette dodue et se démarque par un puissant bec teinté de jaune, un plumage jaunâtre, des ailes noires et blanches et une queue noire. La femelle étale une livrée grise sur l’ensemble de son corps.

Oiseau racé, le jaseur boréal expose une palette de couleurs ocre, marron, caramel, jaune, noir et jaune, le tout sur un corps d’à peine 20 centimètres. Cet oiseau au plumage soyeux déploie une huppe de couleur marron à l’instar de son cousin, le jaseur d’Amérique. Ce dernier montre un ventre jaunâtre et fréquente notre région au printemps, en été et en automne, rarement en hiver. En provenance du nord-ouest du Canada, le jaseur boréal visite notre territoire seulement en automne et en hiver.

Alimentation variée

L’apparition de ces trois espèces s’explique par des déplacements liés à l’alimentation. Ces espèces sont des oiseaux boréaux qui quittent leurs territoires habituels en raison de la rareté de la nourriture. Si celle-ci est abondante, les oiseaux vont rester dans leur aire de nidification. En période de disette, ils partent et peuvent apparaître en grand nombre dans nos cours et nos parcs.

Le durbec des sapins raffole notamment des fruits du pimbina, du sureau et du sorbier. En groupe, il «écume» les baies rouges de ces arbres. Au cours de l’hiver, au moment où ces fruits deviennent plus rares, il visitera à l’occasion nos mangeoires garnies de tournesol. Le durbec consomme également les cônes produits par les sapins, les pins et autres conifères.

Le jaseur boréal ignore les mangeoires, sa nourriture étant plutôt constituée des petits fruits suspendus aux arbustes.

Le gros-bec errant fréquente aisément les mangeoires en forme de plateau remplies de graines de tournesol.

Des bandes de 20 ou 30 oiseaux, parfois davantage, peuvent surgir aux mangeoires. Ce phénomène peut durer quelques jours. Puis, soudainement, l’oiseau s’évanouit dans la nature et pourra être absent de notre coin durant quelques mois, voire quelques années.

Outre le tournesol, le gros-bec se nourrit de baies d’arbres fruitiers et de graines de feuillus et de conifères.

Il mange également des insectes, notamment la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Depuis quelques années, celle-ci a recommencé à faire des ravages dans les forêts du Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord.

Selon des biologistes, la population du gros-bec errant avait connu une hausse importante lors de la fameuse épidémie des années 1970-1980. Nous assistons, peut-être, aux premiers effets de la présente épidémie, laquelle est tout de même moins étendue que celle du passé.

Dernière heure

Le sizerin flammé, le bec-croisé bifascié et le plectrophane des neiges (connu aussi sous le nom de bruant des neiges) ont été signalés récemment dans notre région, sans oublier l’arrivée des premiers harfangs des neiges de la saison.

ENCADRÉ

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com