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Symétrie de la violence et les crimes d’honneur

La conférencière Josée Camara

Symétrie de la violence et les crimes d’honneur

Publié le 06/12/2013

Dans la foulée des 12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes, le Centre Rayons de femmes Thérèse-De Blainville a lancé une activité en lien avec le sujet, soit une conférence sur les crimes d’honneur.

Donnée par Josée Camara, responsable régionale du territoire Lanaudière-Laurentides au Conseil du statut de la femme, cette dernière a dressé un portrait troublant sur les crimes violents dont ont été victimes les femmes.

Ainsi, selon les dernières données policières, en 2011 au Québec, plus de 80 % des victimes d’agression sexuelle sont des femmes, et 98 % des agresseurs sont de sexe masculin.

Parmi les actes de violence les plus graves, on note que 25 % des femmes ont été battues, 20 % ont failli être étranglées, 13 % ont été menacées d’une arme et 20 % ont été victimes d’agression sexuelle. Concernant les crimes d’honneur, on en compte 17 depuis 1991. Sur les 26 victimes (six étaient des hommes), cinq personnes ont survécu.

«La majorité avait moins de 30 ans, la plus jeune cinq ans, mentionne la conférencière. Afin d’éviter la stigmatisation, sachez que les crimes d’honneur ne sont pas liés à une communauté, mais au rôle patriarcal uniquement.»

Parce que la vulnérabilité des filles et des femmes a été démontrée, le Conseil du statut de la femme demande que des actions au niveau politique et juridique soient mises de l’avant. «Le code d’honneur passe par le contrôle de la sexualité des femmes», ajoute Mme Camara.

Les violences basées sur l’honneur sont les tests de virginité des jeunes filles, les mutilations génitales, le mariage forcé, l’incitation au suicide ou ultimement, le meurtre.

Recommandations

Parmi les recommandations, notons, entre autres, une politique nationale de lutte contre les violences basées sur l’honneur, la mise en place des mécanismes visant à protéger les femmes immigrantes en situation de parrainage, la révision de la Loi sur la protection de la jeunesse, etc.

À ce chapitre, soulignons que l’ensemble des recommandations est disponible dans sa version intégrale, au [www.placealegalite.gouv.ca].

Du côté du Centre Rayons de femmes, on rappelle que le féminisme n’exagère en rien la violence faite aux femmes, et que la banaliser équivaut plutôt à la rendre de moins en moins visible.