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Sébastien Charette a passé 15 mois en Haïti

Sébastien Charette a passé 15 mois en Haïti

Sébastien Charette a passé 15 mois en Haïti

Publié le 11/05/2017

Policier à la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville (RIPTB) depuis 11 ans, Sébastien Charette rêvait depuis son arrivée dans les forces de l’ordre, de participer à une mission de maintien de la paix de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Le 17 novembre 2015, il s’est envolé pour Haïti, où il aura finalement passé 15 mois.

Trafic, pollution, pauvreté. Voilà ce à quoi est immédiatement confronté Sébastien Charette, lorsqu’il pose pour la première fois le pied en sol haïtien. «Dès que tu sors de l’aéroport de Port-au-Prince, dit-il, tu réalises que les gens font tout pour récolter un petit salaire, mais une fois loin de là, en région rurale, tu réalises à quel point c’est beau Haïti!»

C’est justement «loin de là», dans la ville de Jérémie, à l’endroit même où est passé le cœur de l’ouragan Matthew en 2016 que M. Charette a passé les cinq premiers mois de son séjour. À la suite de quelque sept heures et demie de route de Port-au-Prince, Jérémie compte quelque 130 000 habitants et est bien sûr doté d’un commissariat.

«Au début, j’ai trouvé que le rythme était beaucoup plus lent que ce à quoi j’étais habitué en Amérique du Nord. Mon commandant s’est fait un plaisir de me donner des tâches supplémentaires. J’étais très ouvert à cela! Tellement, que j’ai travaillé 105 jours d’affilés», d’expliquer l’agent Charette qui, en plus de ses tâches «ordinaires» de policier, travaillait aussi comme agent de liaison aérienne, entre autres fonctions qu’il y a occupées.

Le petit garçon

Avant de partir pour Port-au-Prince, où il aura finalement passé les dix derniers mois de sa mission, Sébastien Charette a salué une dernière fois amis et collègues de Jérémie. Il a aussi dit au revoir à un petit bonhomme, rencontré au gré de ses occupations, duquel il s’est particulièrement occupé.

«Beaucoup de petits garçons se tenaient près du commissariat pour y vendre des peanuts, ce qui permettait à leurs familles de manger le soir. J’ai, en quelque sorte, adopté l’un d’entre eux», raconte Sébastien Charette qui, chaque jour qu’il le voyait, s’empressait d’aller lui acheter un plat de riz.

Un jour, il lui a demandé pourquoi il n’allait pas à l’école et le jeune garçon lui a alors expliqué que sa mère avait des arrérages de paiements et qu’il ne pouvait donc plus y aller.

«Je me suis proposé pour aller rencontrer la direction de l’école, en compagnie de ses parents. J’ai payé ses arrérages et j’ai aussi payé pour sa prochaine année scolaire et son uniforme.»

Il a évidemment été difficile pour le policier de quitter son jeune ami, mais quelques mois plus tard, il recevait des nouvelles.

«Il est passé voir une collègue, car il voulait me montrer son bulletin scolaire. Il avait eu de super bonnes notes et il en était fier. Je lui ai parlé par Skype. Ce fut un moment très touchant! Il me demandait quand j’étais pour revenir et j’étais obligé de lui dire que je ne reviendrais pas.»

Être prêt

Membre des Forces armées canadiennes pendant trois ans, au tout début de sa carrière, Sébastien Charette a joint la RIPTB au milieu des années 2000. Mais, que ce soit dans l’armée ou dans les forces policières, d’aussi loin qu’il se souvienne, ce désir de partir en mission a toujours été bien présent.

«Je m’étais toujours dit que le jour où la liste [des missions] serait affichée et que j’aurais la chance d’y mettre mon nom, c’est certain que je le ferais! Et mon tour est venu!»

Maintenant qu’il peut dire mission accomplie, s’il avait un seul conseil à donner à un jeune policier qui, comme lui, rêverait de partir en mission de paix, il lui dirait avant tout de bien s’y préparer.

«Pour participer à une mission comme celle-là, surtout quand tu as des enfants, tu dois être prêt et blindé, et avoir un bon noyau familial. Pour moi, le timing était parfait. J’étais prêt! Ma femme était prête!»

Sébastien Charette n’écarte pas la possibilité de revivre cette expérience, mais pas avant que ses enfants aient terminé leurs études secondaires.

 

 

 

 

 

 

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