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Santé et services sociaux: Une situation jugée alarmante dans les Laurentides

Linda Déry, coordonnatrice du ROCL et Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL.

Santé et services sociaux: Une situation jugée alarmante dans les Laurentides

Publié le 31/03/2018

Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL), qui représente 145 organismes dans la région principalement en santé et services sociaux, déplore les coupures de services dans le réseau de la santé ainsi que le sous-financement récurrent des organismes communautaires.

Dans des lettres adressées au Bureau du protecteur du citoyen et au Commissaire régional aux plaintes et à la qualité des services, plusieurs organismes membres du ROCL ont mis en lumière l’ampleur des pertes et ruptures de services pour la population des Laurentides. Des suivis interrompus, des critères d’accès plus étroits laissant beaucoup de personnes de côté, l’accueil psychosocial du CLSC qui n’est plus accessible pour des personnes qui font une première demande, la réduction du personnel dans les CLSC, des délais d’attente extrêmement longs pour des évaluations en pédopsychiatrie, le remplacement de l’accueil psychosocial par la ligne 811 ne sont que quelques exemples notés qui fragilisent l’accès à des services publics gratuits et de qualité pour toute la population.

La population se tourne de plus en plus vers les organismes, étant donné que les délais de prise en charge des personnes par le réseau public sont très longs. Cependant, les organismes communautaires sont débordés et n’ont pas la capacité d’en faire plus.

Rappelons que le financement des organismes communautaires provient essentiellement du ministère de la Santé et des Services sociaux à travers le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), mais que ce dernier est nettement insuffisant pour supporter les missions des organismes depuis plusieurs années. «Le PSOC devrait normalement permettre aux organismes de pouvoir mener à bien leur mission sur une base régulière, avec les ressources humaines nécessaires et les frais généraux encourus sans devoir constamment remettre en question leur mode de fonctionnement pour assurer leur pérennité faute de financement», rappelle Linda Déry, coordonnatrice du ROCL. «Présentement, l’instabilité des diverses sources de financement est un véritablement casse-tête qui met en péril les activités et services, apportant parfois une incapacité pour certains organismes de desservir l’ensemble du territoire», ajoute quant à elle Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL. Plusieurs organismes de la région ont d’ailleurs transmis des lettres enregistrées à la ministre Lucie Charlebois pour signifier leur mécontentement. Aucune réponse n’a été reçue jusqu’à ce jour.

«Deux motions unanimes reconnaissant l’importance des organismes communautaires à la société québécoise ont été adoptées par tous les partis au cours des dernières années à l’Assemblée nationale, mais aucun soutien financier n’a été apporté pour supporter ces belles paroles. Nous espérons vivement que le nouveau budget tienne mieux compte de la réalité et des besoins criants de la population et que des investissements notables aient lieu, tant dans le réseau de la santé et des services sociaux que pour les organismes communautaires. C’est un choix de société», a conclu Mme Déry.

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