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Robert Poirier continue de clamer son innocence

Robert Poirier continue de clamer son innocence

Publié le 01/05/2015

Après plusieurs semaines de procès, au palais de justice de Saint-Jérôme, l’ancien maire de Boisbriand, Robert Poirier, a été appelé à la barre des témoins où il a nié avoir privilégié certaines firmes d’ingénierie pour des contrats de travaux municipaux et en avoir retiré des avantages.

L’interrogatoire de Robert Poirier a été étalé sur deux jours, mercredi et jeudi, au cours desquels il a reconnu avoir mis en place un système d’activités de financement pour son parti politique, Solidarité Boisbriand, avec l’aide de Jean-Guy Gagnon, un ancien conseiller municipal qui a organisé sa première campagne électorale et qui a, par la suite, fait partie de son entourage proche.

Il a été beaucoup question de deux dossiers majeurs menés durant le mandat de M. Poirier, soit la fermeture de General Motors, dont le terrain a été repris pour l’aménagement du Faubourg Boisbriand, ainsi que la rénovation de l’usine d’épuration.

Si ces deux dossiers ont fait l’objet de multiples questions, l’octroi des cinq contrats pour la réfection de rues a également été au cœur de l’interrogatoire. Il faut se rappeler que l’ancien maire Poirier fait face à des accusations de fraude, de complot et d’abus de confiance.

En 2003, l’administration Poirier a lancé un appel d’offres pour la réfection de cinq artères. En raison de la nature similaire des travaux, les cinq appels d’offres ont été lancés en même temps. Après avoir attribué les cinq contrats, l’administration Poirier s’est aperçue que la soumission de Roche n’incluait pas les taxes.

Or selon M. Poirier, l’avis juridique reçu sur cette omission forçait la Ville à retourner en soumission. Et pour les cinq contrats, M. Poirier affirme que le processus a été fait de façon réglementaire et pas en fonction de favoriser certaines firmes.

La procureure de la Couronne, Me Brigitte Bélair, a longuement contre-interrogé Robert Poirier afin de mettre en évidence qu’il intervenait directement dans le choix des firmes, en avantageant celles bien connues de son administration.

Il a ainsi été question des soirées de financement qu’il organisait. L’ancien magistrat de Boisbriand a admis qu’il décidait de la liste des invités, mais il a insisté sur le fait qu’il ne s’occupait nullement de la cueillette de l’argent.

Me Bélair a tenté à plusieurs reprises de lui faire admettre qu’il avait son administration et les membres du conseil municipal sous son contrôle. Cet élément avait toute son importance pour la Couronne, qui tentait d’établir son ingérence dans l’octroi des contrats.

Dans son témoignage de la semaine dernière, l’ancien directeur général, Michel Lacasse, affirmait qu’il recevait directement de M. Poirier le nom des firmes d’ingénierie à retenir, surtout dans les contrats de moins de 25 000 $ donnés de gré à gré, selon la coutume.

Bien qu’il affirme avoir travaillé à l’époque sur un mode consultatif, l’ancien maire s’est toutefois contredit au sujet de son programme électoral, établi préalablement par lui et ses candidats en 63 engagements.

«Je leur ai expliqué qu’une fois en poste, j’allais mettre de l’avant les 63 engagements, que je ne leur demanderais pas leur avis et qu’ils devraient voter pour», a reconnu l’ancien maire de Boisbriand.

Le procès de Robert Poirier et de France Michaud reprendra le 10 juin prochain pour les plaidoiries.