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Réforme de l’assurance-emploi: le conseil central des Laurentides est outré

Entourée d’Éric Céré, secrétaire-trésorier du Conseil central des Laurentides et Yves Richer, président du syndicat des travailleuses et travailleurs de Transcobec des Laurentides, Louise Jetté a vigoureusement dénoncé le projet de loi sur la réforme de l’assurance-emploi.

Réforme de l’assurance-emploi: le conseil central des Laurentides est outré

Publié le 06/07/2012

«C’est une attaque directe pour les travailleurs et un mépris envers ceux qui perdent leur travail.»
Ce sont des mots sans équivoque qu’a prononcés la présidente du Conseil central des Laurentides, Louise Jetté, lors d’une conférence de presse mettant sur la sellette la réforme de l’assurance-emploi du gouvernement Harper, le projet de loi C‑38.

Appuyée par Éric Céré, secrétaire-trésorier du Conseil central des Laurentides, et Yves Richer, président du syndicat des travailleuses et travailleurs de Transcobec des Laurentides, la présidente a vigoureusement dénoncé cette réforme jugée appauvrissante pour la classe moyenne.

«On demande aux prestataires d’accepter des emplois qui ne correspondent pas à leurs expériences et à leurs qualifications. De plus, le projet de loi réduit de cinq semaines la durée des prestations. C’est une situation inacceptable. Le gouvernement prétend que les chômeurs préfèrent recevoir des prestations plutôt que de se trouver du travail. Il y a actuellement six chômeurs pour un poste vacant. Le gouvernement devrait se concentrer sur la création d’emplois et soutenir le secteur manufacturier plutôt que de s’en prendre aux prestataires», d’ajouter Mme Jetté.

Exigences

Le projet de loi sur la réforme de l’assurance-emploi exige qu’un prestataire ayant présenté trois demandes de prestations au cours des cinq dernières années devra accepter tout travail à compter de la septième semaine de chômage, à un salaire équivalent à 70 % de son salaire horaire antérieur, et ce, dans un rayon de 100 km de sa résidence.

«Cette mesure vise particulièrement les travailleurs saisonniers qui doivent recourir au régime 12 semaines par année», mentionne le Conseil central des Laurentides.

Le projet de loi prévoit également l’abolition des conseils arbitraux et des juges-arbitres pour les remplacer par le Tribunal de la sécurité sociale (TSS), une décision qui sème l’ire au Conseil central des Laurentides puisque ces mesures «ne visent qu’à réduire le nombre de dossiers portés en appel et de restreindre l’accès à la justice.»

Témoignage

Appelé à témoigner de son vécu à titre de chauffeur d’autobus, Yves Richer a avoué être complètement désorienté devant ce projet de loi qui devrait devenir effectif en avril 2013.

«Chaque année, les chauffeurs d’autobus ne travaillent pas durant plusieurs semaines, soit neuf semaines l’été, une semaine pendant la relâche et deux semaines l’hiver. Qu’est-ce qui va nous arriver? On va nous appeler à la 7e semaine pour nous demander de trouver un travail? Quel employeur va nous engager pour quelques semaines en sachant que nous allons retourner travailler à notre ancien job?», s’interroge le président du syndicat des travailleuses et travailleurs de Transcobec des Laurentides (un transporteur scolaire).

«Les employeurs vont avoir des problèmes, présume Mme Jetté, mais d’autres vont être heureux, car ils y verront de la main-d’œuvre bon marché.»

Plan d’action

Fermement décidé à renverser ce projet de loi, le Conseil central des Laurentides entreprendra sous peu une démarche auprès des députés fédéraux du Québec de la région, des conseils municipaux, ainsi que des MRC afin d’adopter une résolution visant le renoncement du gouvernement à la réforme du régime d’assurance-emploi.

«Une pétition circule aussi depuis quelques jours. Tous les travailleurs sont invités à la signer, qu’ils soient syndiqués ou non, car cela nous concerne tous», de conclure Mme Jetté.