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Québec solidaire demande un moratoire

Quartier Melrose inc. est propriétaire du terrain depuis le 4 décembre 2018.

Québec solidaire demande un moratoire

Publié le 11/03/2021

L’association de Québec solidaire, dans le comté de Groulx, a récemment réclamé un moratoire sur le changement de zonage des terrains de golf, et ce, partout au Québec, afin de soutenir les municipalités dans leurs négociations avec les promoteurs immobiliers. Évidemment, le dossier de l’ancien golf de Rosemère est revenu dans l’actualité.

Il semble que les efforts déployés par Rosemère vert combinés à l’enjeu de reconversion des golfs au Québec aient touché la députée Ruba Ghazal, porte-parole en matière d’environnement à Québec solidaire, qui a donc demandé ce moratoire à la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest. S’il est adopté, il permettrait de réévaluer la loi et de revoir les outils mis à disposition des villes pour atteindre leurs objectifs de protection d’espaces verts.

La reconversion d’anciens terrains de golf n’est pas une situation unique à la ville de Rosemère. La semaine dernière, les maires de Candiac, Mascouche et Terrebonne unissaient leurs voix pour demander à Québec de l’aide afin de leur permettre de protéger et valoriser les espaces verts que constituent les anciens terrains de golf.

« Nous ne comprenons pas pourquoi la ville de Rosemère ne fait pas partie de ces villes qui sont actives pour protéger leur ancien golf. Avec le changement d’affectation proposé dans le projet de Plan d’urbanisme, qui permettrait le développement immobilier sur 50% du golf, la ville de Rosemère va à contre-sens des autres villes qui souhaitent protéger les espaces verts que sont les anciens golfs », soutient  Philippe Daigle de Rosemère Vert, dans un communiqué de presse acheminé au journal.

Loi sur l’expropriation

Plus précisément, ce que les maires de Candiac, Mascouche et Terrebonne demandent au gouvernement est que soit réformée la Loi sur l’expropriation pour que le calcul des indemnités versées aux propriétaires soit basé sur la juste valeur marchande, afin d’assurer une prévisibilité budgétaire pour la partie expropriante.

« Contrairement aux autres villes, soutient Anne-Marie Huard, vice-présidente de Rosemère Vert, la ville de Rosemère n’a amorcé aucune démarche pour favoriser une telle réforme ou pour la mise en place de programmes de subvention facilitant l’acquisition des anciens golfs par les villes à des fin de préservation et de restauration de ces espaces verts. »

Mme Huard ajoute qu’il existe un grand potentiel de redéveloppement à l’ouest du boulevard Curé-Labelle pour rencontrer les besoins de la population en matière de logements, et qu’il serait donc possible de conserver au minimum 90% de l’ancien golf au lieu d’en « sacrifier 50%».

Rosemère ne bronche pas

À l’hôtel de ville de Rosemère, le maire Éric Westram a d’abord rappelé que « le conseil municipal a toujours été un ardent défenseur du principe de préserver et de protéger le plus d’espaces verts possible du terrain de l’ancien golf », et ce, depuis 2017.

« La position officielle du conseil municipal, dit-il, est basée sur l’opinion des citoyens recueillie au cours des trois dernières années dans le cadre d’une douzaine d’activités de consultation publique. Elle est de protéger les espaces à haute valeur écologique, non seulement sur le site de l’ancien golf, mais partout sur notre territoire. L’intention du conseil municipal est de conférer une vocation écologique, éducative et récréative légère à un minimum de 50 % du site de l’ancien golf. »

Le dernier mot aux citoyens

M. Westram ajoute en outre que le conseil municipal assujettira le terrain du site de l’ancien golf au respect d’un règlement sur le projet d’aménagement d’ensemble (PAE). Celui-ci établira les balises minimales à respecter, balises qui ont été définies lors des consultations publiques.

« Tout projet qui respecterait ce PAE serait par la suite soumis à une consultation à l’ensemble des citoyens. Ceux-ci auront donc le dernier mot », a insisté le maire de Rosemère. Ce dernier a d’ailleurs entrepris, il y a déjà quelques mois, des démarches auprès de la Communauté métropolitaine de Montréal, dans le cadre de son programme de la Trame verte et bleue, afin d’obtenir des fonds pour la « renaturalisation » d’une trentaine d’hectares du site de l’ancien golf, soutenant ainsi la position officielle de la Ville d’en protéger et préserver un minimum de 50%.

« Notre démarche est cohérente avec les aspirations de la population et nos valeurs environnementales de protéger nos espaces verts à haute valeur écologique, comme nous le réalisons avec la forêt du Grand Coteau », de poursuivre Éric Westram avant d’ajouter que le conseil municipal a par ailleurs adopté une résolution lors de la séance du 8 mars afin d’appuyer une réforme de la Loi sur l’expropriation. Celle-ci sera acheminée aux instances gouvernementales.

« Nous sommes d’avis que les indemnités versées dans le cadre de la Loi sur l’expropriation doivent refléter la valeur marchande des terrains convoités. Le rapport de force est présentement inéquitable », a conclu Éric Westram.