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Prochain projet de loi sur la gouvernance scolaire: vives inquiétudes à la CSSMI

Paule Fortier

Prochain projet de loi sur la gouvernance scolaire: vives inquiétudes à la CSSMI

Publié le 07/10/2015

Paule Fortier, la présidente de la Commission scolaire de la Seigneurie des Mille-Îles, est inquiète. Ses commissaires aussi. Personne ne sait ce que contiendra le projet de loi du gouvernement Couillard, qui sera déposé sous peu, mais la remise en question de l’actuelle gouvernance n’annonce rien de bon, estime-t-on à la CSSMI.

«L’école publique est actuellement fragilisée puisque le gouvernement fait ses annonces au compte-goutte par la voix des médias les tendances et ce, sans consulter le milieu et sans questionner les commissions scolaires les plus performantes», a lancé Paule Fortier, lors d’une conférence de presse, mardi soir dernier.

Bien décidés à défendre haut et fort le système actuel de gestion des écoles et la voix démocratique qu’ils représentent, celle-ci et ses commissaires ont pris le micro pour alerter la population.

Nul n’ignore qu’après les coupures imposées aux commissions scolaires du Québec, le gouvernement Couillard a dans sa mire l’avenir de leur gouvernance. Les commissions scolaires seront-elles abolies, fusionnées? Leur imposera-t-on dorénavant des commissaires désignés? Abandonnera-t-on la tenue d’élections scolaires?

Tous ces changements anticipés remettent en cause une structure pourtant efficiente, signale Mme Fortier.

Pourtant, la situation financière n’est guère réjouissante. «En cinq ans, la CSSMI s’est vue imposer 44 millions de dollars de compressions budgétaires récurrentes par le gouvernement. C’est majeur. Malgré toutes nos démarches pour signaler cette situation, nous n’avons pas l’impression d’être entendus. Nous travaillons avec le souci constant de minimiser les impacts aux élèves, mais oui, il y a des impacts. Nous avons aussi des employés dévoués pour assurer quotidiennement la réussite aux élèves, mais dans le contexte actuel, les limites sont atteintes», a souligné la vice-présidente, Josée Bastien.

La CSSMI se targue d’être parvenue à abaisser significativement le taux de décrochage étudiant, qui est passé de 24,6 % à 11,2 % en moins de dix ans, se traduisant par un taux d’efficience de 95 %, a laissé savoir le commissaire Antonio Ciarciaglino. Celui-ci a aussi fait remarquer qu’à 3,7 %, le taux de gestion de la commission scolaire est l’un des plus bas parmi les organismes gouvernementaux.

La basse participation récurrente aux élections scolaires? Mme Fortier estime que le manque de soutien gouvernemental n’a pas aidé, Québec ayant très peu investi pour publiciser les élections scolaires. Et pourquoi ne pas tenir les élections scolaires et municipales le même jour comme cela se pratique ailleurs, au pays, demande-t-elle?

Pour mieux sensibiliser la population à l’importance de la démocratie scolaire, la CSSMI a réalisé une courte vidéo dans laquelle les commissaires rappellent leur engagement. Celle-ci est d’ailleurs en ligne sur le site de la CSSMI depuis le 7 octobre.

D’entrée de jeu, les commissaires soulignent qu’ils décident des grandes orientations pour les jeunes et qu’ils sont redevables de leurs décisions à la population qui les a élus.

«Nous, conseil scolaire, croyons à la démocratie scolaire. Notre travail n’a d’autre intérêt que la réussite des élèves et elle est actuellement reléguée au second plan», avertit Mme Fortier.