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Parkinson: table ronde et confidences

Noëlla Chicoine

Parkinson: table ronde et confidences

Publié le 06/09/2013

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative. Si les mouvements sont régis par la dopamine (un produit chimique qui fait voyager les signaux entre les neurones du cerveau), les symptômes de maladie apparaissent quand les cellules qui produisent la dopamine meurent.

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Constat

Pour en parler, mais aussi pour l’expliquer, cinq participants se sont donné rendez‑vous chez Noëlla Chicoine, l’instigatrice de la Grande Randonnée Parkinson à Sainte‑Thérèse.

Autour de la table, on les retrouve: Monique Sarrazin, 58 ans, Johanne Lamothe, 62 ans, Marie Tremblay, 54 ans, Jean‑Marie Charbonneau, 65 ans, et Noëlla Chicoine, 62 ans, qui partagent un point en commun, à savoir la maladie de Parkinson qui fait partie de leur quotidien depuis plusieurs années.

Découverte

À l’origine de la découverte de la maladie? Un membre, soit une main ou encore une jambe qui se met, un jour, à trembloter. Puis une fatigue sournoise, chronique, qui s’installe insidieusement. «J’avais une raideur dans le bras qui ne me quittait pas», explique Noëlla Chicoine, une enseignante à la retraite.

Parce qu’ils ne peuvent pas renier les symptômes qui les assaillent jour après jour, ils ont fait ce qu’il fallait faire: prendre rendez‑vous avec leur médecin. «Lorsque j’ai appris ce que j’avais, j’ai crié et je suis tombée dans la neige. Et en dedans, ça a craqué. J’avais 57 ans», continue Mme Chicoine.

«Moi, j’ai pleuré, avoue M. Charbonneau, parce que, enfin, j’ai su ce que j’avais. J’étais affublé de tremblements au niveau de la bouche, alors je vous passe les commentaires que j’ai entendus.»

Si le soulagement a été de mise pour certains à l’annonce du diagnostic, pour d’autres, la colère fut omniprésente, voire thérapeutique. «Moi, je me suis défoulée, j’ai tapé sur l’oreiller», confie Mme Sarrazin qui a su qu’elle avait la maladie à 57 ans.

Impatience

«Ce qui est difficile à vivre, c’est l’impatience des gens. Pourquoi? Eh bien, par exemple, quand je dois ramasser des sous sur un comptoir, ça me prend du temps à le faire parce que ma dextérité est affectée par le Parkinson. Eh bien, ça irrite les gens derrière moi qui deviennent impatients», mentionne Mme Sarrazin. «Oui, c’est vrai, c’est la même chose dans les files d’attente», renchérit Johanne Lamothe.

Si les effets de la maladie se constatent physiquement, l’aspect mental n’est pas à négliger. Le Parkinson affecte le côté cérébral de ses malades. Difficultés liées à l’analyse, entre autres, ou encore confusion lorsque vient le temps de régler des tâches multiples, les manifestations ajoutent aux symptômes de la maladie. «En tant que technicienne de laboratoire, j’avais de la difficulté à analyser et à effectuer plusieurs fonctions en même temps», confirme Monique Sarrazin.

Selon la Société Parkinson Canada, on note des changements de la fonction cognitive liés à la maladie de Parkinson: difficulté à se concentrer; difficulté à planifier et à établir l’ordre des tâches; changements de perception; mauvais discernement; lenteur à réfléchir et à exprimer des idées; anomie (problème à trouver les bons mots); difficulté à suivre les conversations en présence de nombreuses personnes; difficulté à comprendre la signification émotionnelle d’une conversation; difficulté à changer de sujet rapidement ou perte du fil de sa pensée en parlant; difficultés visuo-spatiales (comme la conceptualisation d’objets en 3D); oubli et difficulté à retrouver des connaissances acquises; changements de comportement (agressivité, etc.); déficits de langage (comme la recherche de mots, l’articulation, le volume et le ton).