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Parkinson: les hauts et les bas de Marie

Parkinson: les hauts et les bas de Marie

Publié le 08/11/2013

Marie Cataford, 43 ans, est entrée par la grande porte au regard des statistiques rarissimes associées à la maladie de Parkinson.

En effet, elle fait partie des 5 % à 10 % de la population qui a développé la forme précoce de cette maladie. Si les plus jeunes sont plus sensibles aux bienfaits des médicaments que leurs aînés, l’acceptation liée à leur état est autre chose.

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Dans cette grande démarche où se côtoient la souffrance, le déni, parfois l’abnégation, quelques (belles) surprises arrivent à se glisser çà et là. Pour Marie, c’est une maternité qui s’est annoncée. Une grossesse qu’elle a pu mettre à terme et qui a été exemptée de médicaments.

«Mon petit dernier, Elliot, est une surprise, une belle surprise, confie Marie, les yeux brillants. Il me ramène dans le moment présent.»

Ce sont des moments comme cela que Marie vise. Empreints de simplicité et de douceur. Des instants qu’elle peut saisir sur-le-champ, à bras le corps même, sans que des questions sur l’avenir ne viennent les interrompre. «Oui, je souhaiterais que la vie coule plus facilement», songe‑t‑elle, pensive.

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La maladie apporte son lot d’ennuis, enseigne‑t‑on sans surprise. Mais lorsqu’ils viennent à être détaillés, ces inconvénients-là, ils étonnent par leur particularité. Dans la maladie, les demi-mesures existent. Ainsi, apprend‑on, Marie peut prendre des heures à se réchauffer si son corps a été exposé à de violents contrastes de chaud ou de froid: «C’est le Parkinson qui cause ce genre de réaction.»

Si les désagréments physiques ont des impacts dans la vie de tous les jours, ils interfèrent aussi dans les décisions vestimentaires. Marie a décidé de parler des choix difficiles qu’elle doit faire en matière d’achat de souliers. Et ici, on ne parle pas de mode.

Pourquoi? «Mes orteils gauches sont recroquevillés et je ne peux pas porter n’importe quoi à cause de cela», précise‑t‑elle.

Et puis, il y a la nuit. Ces temps bénis où cessent complètement les tremblements. «Cela reprend au réveil», souligne‑t‑elle en haussant les épaules, un tantinet irritée par cette singularité du Parkinson.

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Marie est heureuse. Ses amis lui sont restés fidèles en dépit de la maladie. Son conjoint, sa mère, sa grande tribu d’enfants, tous ses complices sont là pour elle. De ces derniers, elle récolte quotidiennement une grosse quantité d’amour.

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Il est pénible pour Marie de ne pas côtoyer des gens de son âge aux prises avec la même maladie.

«Oui, cela me ferait du bien de pouvoir partager mon vécu avec des personnes de mon âge, avoue‑t‑elle. Je comprends du fond de mon corps et de mes tripes la différence. Vous savez, je travaille auprès d’enfants autistes, et je sais c’est quoi, être différent.»

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«J’apprends à en parler. C’est important. J’avais besoin de le faire. Je mets en pratique ce que mon conjoint m’a répété à plusieurs reprises: sois aussi bonne avec toi que tu l’es avec les autres.»

Pour entrer en contact avec Marie Cataford: valeries@groupejcl.com.