logo journal nord-info
icon journal
Oiseaux en péril

Photo Wikimedia:

Oiseaux en péril

Publié le 18/06/2011

Quelque vingt-quatre espèces d’oiseaux sont en danger au Canada, selon le Service canadien de la faune (SCF).

Cet organisme du gouvernement fédéral surveille l’état des populations et dresse un bilan périodique en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) relevant du gouvernement du Canada. Cette liste des espèces en péril se répartit en trois statuts: espèce préoccupante, espèce menacée et espèce en voie de disparition.

Une espèce préoccupante est une espèce sauvage en proie à des risques qui planent sur elle. Si cette tendance s’aggrave, elle peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition. Le faucon pèlerin, le râle jaune et le garrot d’Islande, entre autres espèces, font partie de ce groupe.

Une espèce menacée est susceptible d’être désignée «en voie de disparition» si les facteurs de dangers ne sont pas renversés. Le martinet ramoneur, le goglu des prés et l’engoulevent d’Amérique appartiennent notamment à cette catégorie.

Une espèce en voie de disparition est exposée à être rayée d’un pays ou de la terre. Ce groupe comprend le pluvier siffleur, le grèbe esclavon, la sterne de Dougall, le bécasseau maubèche, l’effraie des clochers et la pie-grièche migratrice.

Dans le cas du pluvier siffleur, l’oiseau niche sur les plages des îles de la Madeleine. Cet oiseau de rivage au collier noir et au dos brunâtre se confond assez bien avec la couleur du sable. Mais ce camouflage naturel ne suffit plus en raison de risques multiples qui affectent la population de l’espèce, évaluée à quelque 50 couples aux îles.

La popularité des activités de récréation sur les plages, dont la circulation des véhicules tout terrain, constituent les principales menaces humaines. De plus, la destruction des nids par des marées puissantes et l’érosion des berges, deux phénomènes dans le sillage du réchauffement climatique, apportent maintes difficultés pour notre pluvier, sans oublier la prédation de ses œufs par les mouettes et les renards.

Efforts de réhabilitation

La sensibilisation croissante de la population à l’égard de la nature en général favorise différentes initiatives de conservation.

Des enclos de protection ont été érigés autour des sites de nidification du pluvier siffleur aux îles de la Madeleine.

Des cheminées artificielles, en fait des structures en bois avec réglage de température, ont été construites pour le martinet ramoneur, notamment sur le toit d’un bâtiment du Jardin botanique à Montréal.

Changement de statut

Au fil des ans, les effectifs d’une population peuvent être stables, en hausse ou à la baisse. Les tendances à long terme permettent d’estimer le statut général de l’espèce.

Aujourd’hui, la situation du faucon pèlerin est nettement meilleure qu’il y a 40 ans. La population a augmenté en raison de l’interdiction du DDT, un pesticide affectant sérieusement les œufs, et par diverses mesures de protection. Notre oiseau de proie pourrait donc être retiré de la liste des oiseaux en péril.

Soulignons aussi l’état général du merlebleu de l’Est, considéré comme un oiseau en péril il y a une trentaine d’années. Ce statut a été levé grâce à l’installation de milliers de nichoirs dans plusieurs régions du Québec qui ont amené une hausse sensible de la population.

Par contre, les hirondelles subissent une baisse dramatique de population. Cette famille d’oiseaux pourrait être inscrite dans la prochaine liste des oiseaux en péril. Les épandages massifs de pesticides sur les terres agricoles un peu partout en Amérique anéantissent les insectes, source de nourriture pour les hirondelles.

L’évaluation globale des oiseaux s’avère un indice révélateur de l’état de notre milieu. Les insectes, les plantes et les animaux jouent un rôle essentiel dans le processus naturel de l’équilibre de la vie.

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com