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La famille Paquin-Laberge (Stéphane, Lysiane et Sandrine), lors d’un récent voyage au Panama.

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La consultation de guides spécialisés fait partie d’une bonne préparation avant d’aller explorer le vaste monde. (Photo Stéphanie Prévost)

Nés pour voyager

Publié le 18/01/2019

Il y en a qui s’achètent un chalet, une moto, un cinéma maison, une console de jeux, en fait, ce genre de choses que l’on aime s’offrir quand on travaille fort. Pour les Paquin-Laberge, la priorité est ailleurs. Dans le sens littéral du terme. Fin janvier, Lysiane Laberge et Stéphane Paquin, accompagnés de leur fille Sandrine (11 ans), partiront pour l’Asie où, pendant six mois, ils visiteront cinq pays, avant d’aller se reposer au Maroc, puis au Portugal.

«On en profitera aussi pour aller aux Maldives» , signale Lysiane Laberge en parlant de cet anneau d’atolls paradisiaque néanmoins destiné à disparaître à cause du réchauffement planétaire. Tant qu’à être dans le coin. Chemin faisant, le trio aura parcouru les routes de la Thaïlande, du Myanmar, de la Malaisie, du Népal et du Sri Lanka. Ils en auront visité les principaux attraits touristiques, tout comme ils auront avalé des centaines de kilomètres sur les sentiers de trekking, une autre activité particulièrement prisée par la famille.

Le goût de l’aventure

Mais c’est d’abord cette passion pour les voyages qui a provoqué et cimenté l’union du couple Paquin-Laberge. D’une certaine manière, Lysiane (49 ans) et Stéphane (50 ans), férus de la chose depuis toujours, se sont rencontrés parce qu’ils se cherchaient. «Notre attirance l’un pour l’autre est venue de là» , résume Mme Laberge qui raconte qu’après une année de fréquentation, le couple est parti faire le tour du monde, un voyage qui a duré un an. C’était en 2005.

Disons les choses simplement, tant qu’il restera au moins un pays à visiter sur le globe, les valises seront toujours prêtes. «On aime aller où on n’est jamais allés» , ajoute cette psychologue clinicienne, également enseignante au Cégep de Saint-Jérôme. Quant à Stéphane Paquin, il travaille comme gestionnaire pour le compte des services frontaliers canadiens.

Cette passion, qui leur vient à la fois d’un goût pour l’aventure et de l’envie de se dépasser, coule aussi dans les veines de leur fille Sandrine, qui achève sa sixième année à l’école primaire (elle aura complété tout le programme académique avant de partir, à la faveur d’un programme intensif dispensé à l’école Alpha) et qui a fait plus d’un voyage avec ses parents, jusqu’ici.

«Les voyages sont formateurs et je trouve que pour Sandrine, c’est une chance inouïe» , exprime sa mère qui la décrit aussi comme l’enfant idéale pour ce genre d’aventure. Sandrine est évidemment habituée de voyager, puisqu’elle accompagne toujours ses parents (jusqu’ici, ses préférences vont pour la Grèce et le Panama), mais on attendait qu’elle soit un peu plus grande, plus résistante physiquement avant de s’engager dans un tel périple.

Un risque raisonnable

«En voyage, on est confronté à d’autres cultures, à des situations imprévues. Autant je suis organisée, dans ma vie comme au travail, autant j’aime être déstabilisée en voyage. J’aime le défi que représente un événement inattendu. Ça force la créativité, la recherche de solutions. Ça nous force à endurer, aussi, parce que la solution ne vient pas toujours immédiatement. C’est merveilleux, un voyage de six mois, sinon on ne partirait pas, mais c’est parfois difficile» , poursuit Lysiane Laberge qui met tout de même la sécurité de sa famille au premier plan de toutes ses préoccupations.

Bien sûr, tous les vaccins ont été administrés, une trousse de médicaments bien ciblés a été constituée, il reste toujours les risques d’accidents, quand ce ne sont pas les troubles politiques vécus dans certains pays. «On ne fera pas exprès pour aller dans les régions qu’il est recommandé d’éviter, de dire la mère de Sandrine. J’aime l’aventure, mais jusqu’à un certain point.»

Bien sûr, il a des gens qui s’inquiètent et à ce propos, Mme Laberge fait remarquer, dans un grand sourire, que tous ces pays sont peuplés d’un bon lot de vieillards qui ont déjà été des enfants! Le plus grand risque qu’on y court, en fait, et il est véritablement documenté, statistiques à l’appui, demeure l’insolation et la déshydratation (ça peut arriver dans un tout-inclus à Cuba, tiens).

Et comment ça se finance?

La question se pose et la réponse est toute prête. Lysiane, comme prof de cégep, avait droit à un traitement anticipé. En résumé, elle recevra 90 % de son salaire durant les cinq prochaines années, ce qui lui assurera des entrées d’argent régulières.

Quant à Stéphane, il bénéficie de conditions de travail favorables qui lui permettront de jumeler trois mois sabbatiques à un cumul de congés de vacances. «On a des emplois qui nous permettent de faire ça, mais à la base, il suffit de vouloir. Il faut un peu de courage et beaucoup d’organisation» , soumet Lysiane Laberge qui signale au passage que la famille n’est guère portée sur la consommation, que le mobilier est sobre (même si la maison est très jolie) et que les seules décorations qu’on voit sur les murs sont des photos de leurs voyages.

À coup sûr, il faudra faire de la place pour les prochaines, alors que le retour est prévu le 1er août, jour où Sandrine retrouvera avec bonheur le très sympathique Raoul, son chat, qui aura l’insigne honneur d’être celui dont elle se sera ennuyée le plus pendant tout ce temps passé à l’autre bout du monde. Ça l’aidera à mieux vivre le deuil du retour. Ça aussi, c’est prévu.