Depuis le 1er avril, les 12 établissements de santé des Laurentides ont en effet été fusionnés pour devenir le CISSS dont la gestion a été confiée à deux dirigeants nommés par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Ce regroupement des services sous une seule entité fait craindre le pire aux travailleurs.
L’une des craintes exprimées par les syndiqués concerne la façon dont l’organigramme de ce nouveau CISSS sera intégré. Ils s’inquiètent en outre de l’endroit où seront dorénavant prodigués les différents services sociaux et si ces services seront autant accessibles à leur clientèle.
«C’est très inquiétant, a mentionné Hélène Lavoie, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN. Autant la clientèle du Florès que celle du CJL, de par sa vulnérabilité, n’en est pas une qui va aller dans la rue pour protester si elle manque de services», a-t-elle poursuivi, avant d’ajouter n’avoir reçu à ce jour aucune garantie du gouvernement que cette clientèle continuera d’être desservie.
«Et si elle l’est, de dire Mme Lavoie, elle risque de se buter à des listes d’attente qui vont s’allonger considérant que l’argent sera davantage investie dans les hôpitaux et les services d’urgences que dans les services sociaux.»
Vives inquiétudes au CJL
Les centres jeunesse ayant un caractère unique de par leur affiliation avec la Direction de la protection de la jeunesse, leurs employés craignent d’être regroupés dans un CISSS, comme l’a mentionné leur représentant dans les Laurentides, Mathieu Lavigne.
Est-ce que les budgets seront les mêmes ? Est-ce que les centres jeunesse seront négligés ? Est-ce que les services pour les jeunes enfants vont tous demeurer ? Voilà autant de questions auxquelles les employés du CJL espèrent obtenir rapidement des réponses.
«Nos emplois ainsi que les listes d’ancienneté sont d’autres éléments qui nous inquiètent, a ajouté M. Lavigne. Et le fait qu’il n’y ait maintenant qu’un seul employeur dans toutes les Laurentides, est-ce que cela veut dire que je pourrais être transféré à Mont-Laurier sans obtenir de prime, et ce, même si je demeure à Saint-Jérôme ?»
Demandes salariales non-entendues
Échue depuis le 31 mars, la convention collective des syndiqués de la santé doit aussi être renouvelée. Les négociations sont entamées mais ne semblent pas vouloir aboutir dans un avenir rapproché, ce qui crée une source de frustration supplémentaire chez les manifestants.
«On nous offre 3 % d’augmentation au cours des 5 prochaines années, mais rien pour les deux premières alors que certains cadres ont jusqu’à 46% d’augmentations. C’est deux poids deux mesures encore une fois, a ragé Hélène Lavoie qui se demande bien si c’est la bonne façon d’attirer des jeunes dans les métiers reliés à la santé.