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Lino Zambito avoue avoir fait partie d’un système mafieux

Lino Zambito

Lino Zambito avoue avoir fait partie d’un système mafieux

Publié le 28/09/2012

Interrogé à la Commission Charbonneau, chargée de faire la lumière sur la collusion et la corruption dans le milieu de la construction, l'homme d'affaires de Boisbriand Lino Zambito a avoué, jeudi après-midi, avoir fait effectivement partie d’un système mafieux dans le milieu de la construction.

L’ex vice-président de la firme Infrabec, qui a été épinglé par la GRC après avoir été surpris en train de remettre une liasse d’argent à un représentant de la mafia, a clairement répondu par l’affirmative au procureur de la couronne, Me Denis Gallant, qui lui demandait s’il était impliqué dans un système de collusion. «À Montréal: oui. C’était clair: tu veux travailler à Montréal, tu vas suivre les règles. Tu ne veux pas suivre les règles, tu vas aller travailler ailleurs», a affirmé M. Zambito.

Ce dernier affirme que c’est ainsi que les contrats étaient attribués dans la métropole où il y avait un système de collusion implanté par un cartel. C’était un milieu fermé.

L’homme d’affaires de Boisbriand refuse toutefois de dire qu’il achetait une «police d’assurance» pour s’assurer de remporter une soumission. C’était de la «business» et ça se déroulait tout simplement comme cela. Les entrepreneurs faisaient de l’argent et devaient en remettre une partie sur tous leurs contrats, selon les dires de M. Zambito.

«Il y avait un montant de fixé : c’était 2,5 % du contrat», a répondu l’homme d’affaires au procureur Me Denis Gallant qui lui demandait à combien pouvait justement se chiffrer ladite redevance.

Surpris, le procureur lui a demandé de quelle façon un entrepreneur pouvait-il s’acquitter d’une telle somme d’argent, quand 99 % des contrats proviennent des municipalités ou du ministère des Transports. «C’était un chèque certifié, de l’argent comptant?», lui a alors demandé Me Gallant.

«Oui, c’était du liquide. Les compagnies étaient obligées de procéder par un système de facturation, de la fausse facturation», a précisé M. Zambito.

Le témoignage de Lino Zambito à la Commission Charbonneau reprendra lundi. L’homme d’affaires devra éventuellement répondre à des accusations criminelles de collusion, de fraude et d’abus de confiance dans le dossier de la construction de l’usine d’épuration de Boisbriand qui a rapporté 28 M $ à Infrabec.